Extrait de "la lanterne de Boquillon".Edition 1868.
Un enterrement civil a eu lieu à Massay (Cher), Grâce à M. le curé: Voici les faits.
Un jeune Homme de Massay meurt à Paris, où il était élève pharmacien. On ramène le corps à Massay, et le père du défunt, bien que ne tenant pas absolument aux cérémonies religieuses, mais pour ne pas déroger aux habitudes du pays, se rend chez le curé et lui demande simplement un enterrement de seconde classe.
Le curé, la loi et son tarif à la main, répondit qu'il ne pouvait faire qu'un enterrement de première classe, attendu que le jeune homme n'était pas décédé dans la paroisse. Le père, étonné de cette législation et ne se laissant nullement toucher par l'éloquence du curé qui vantait la solennité d'un enterrement de première classe, persista à ne vouloir pour son fils qu'un enterrement de seconde classe.
Dans un enterrement de cette catégorie, objesta le prêtre, il n'ya que des cierges de dix sous, deux de chaque côté du corps; ce qui ne convient pas pour votre famille.
Enfin, fatigué sans doute de faire l'article inutilement, le curé proposa de faire l'enterrement gratuitement. Mais le père refusa l'enterrement gratuit comme il avait refusé celui de première classe. Les obséques eurent lieu civilement, et le défunt fut accompagné par une nombreuse assistance, parmi laquelle on remarquait même des amis du presbytère.