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GUERRE 14/18 suite 3 correspondance Emmanuel LEMAIRE
Boffles, le 30 mars 1915
Cher Emmanuel,
Que se passe-t-il, mon cher Emmanuel ? Nous ne recevons plus rien de toi. Tous les jours, nous attendons le passage de la factrice avec impatience et aussi avec appréhension, car, comme je le disais hier, la deception, quand in n'y a rien, est bien cruelle et il faut beaucoup de courage pour supporter pareille épreuve. Peut-être aurons-nous une lettre ce soir, ce serait l'oubli de cette peine, endurée depuis une dizaine de jours ? Espérons que Dieu ne nous abandonnera pas, qu'il te protégera et que bientôt, mon cher Emmanuel, nous entendrons parler de toi. Il est vraiment trop pénible de rester longtemps ainsi et, combien dois-tu souffrir de ne pouvoir nous écrire. Chaque jour, notre cher petit Henri, en rentrant de la classe du soir, demande si on a reçu une lettre de son papa. Pauvre petit. Hier, dans le jardin, il me disait "Il ne lui est rien arrivé à mon papa et il nous écrira".
Je t'annonçais des soldats ces jours derniers, mais nous n'en avons pas pour le moment. Nous ne tarderons sans doute pas quand même à en avoir, nous en voyons beaucoup repasser pour aller en repos.
On a défait ce matin, la petite meule d'avoine aux sept quartiers. Cet aprés midi, Edouard ira rouler le seigle au moulin, ensuite, il ira préparé le mont de Boffles.
Il fait ici, depuis quatre ou cinq jours, un temps fameusement froid, il gèle chaque nuit et, bien souvent, notre pensée se reporte bien loin vers toi, nous demandant avec anxiété ou tu te trouves en ce moment. Ecris nous, mon cher Emmanuel, aussitôt que tu le pourras. De mon côté, quand ta mère n'écrit pas, je me fais un devoir de faire, soit une carte, soit une lettre. Te parviennent-elles ? Dieu seul le sait. Jusqu'à présent, nous n'avons pas encore eu de deception de les voir revenir...
Et maintenant, que te dirais-je encore, mon cher Emmanuel, que nous sommes bien tristes et ennuyées de ne pas recevoir de tes nouvelles.
Ta mère, mes parents, Henri, Eugénie et ses enfants s'unissent à moi pour t'embrasser.
A toi, toutes mes pensées.
Ta Jeanne affectionnée
Frévent, le 2 avril 1915
Bien chère Madame,
J'ai appris, ce matin, la terrible nouvelle. Je tiens à venir vous dire combien elle m'a peinée et toute la part que je prends à votre douleur. Il est vraiment pénible de voir ainsi fauché, un homme plein de jeunesse et de santé, le soutien de toute une famille. Votre seule consolation est de penser que sa mort est celle du brave et que Dieu lui donnera là-haut, la couronne des héros et des martyrs. Je suis contente que vous ayez eu quelques détails sur ses derniers moments. Vous savez ainsi qu'il n'a pas trop souffert. Il doit être si cruel de n'avoir aucun détail.
Quand vous viendrez à Frévent, vous viendrez nous voir, quelques instants et nous parlerons de celui que vous pleurez. Nous unissons nos prières aux vôtres, pour le repos de son âme. Nous prions particuliérement Notre Dame des Douleurs, de vous obtenir le courage et la résignation pour accepter et sanctifier votre cruelle épreuve.
Ma soeur se joint à moi pour vous redire, avec nos condoléances, l'assurance de nos meilleurs sentiments.
S.Locquet
(supérieure du Sacré Coeur à Frévent)
Périgueux, le 6 avril 1915
Mesdames,
Maintenant que je sais que vous n'ignorez plus le terrible malheur qui vous frappe dans vos affections, je viens vous adresser mes plus sincéres condoléances pour ce deuil qui vous ravit un être si cher.
Vous perdez votre fils, votre époux et moi, je perds mon meilleur camarade. Aussi, en souvenir de l'amitié qui nous unissait, Emmanuel et moi, je tiens à vous assurer que je me mets à votre entière disposition pour les renseignements qui vous paraîtront utiles.
Déjà, depuis quelques jours, j'ai écrit au soldat qui m'avait appris la pénible nouvelle. J'attends une réponse à tout moment. Je me suis également adressé à un autre camarade commun.
Je sais déjà que c'est le 15 mars et à vauquois qu'Emmanuel a trouvé la mort.
Il nous est permis d'espérer que nous arriverons à découvrir l'endroit exact ou repose Emmanuel.
Dés que je serais en possession de réponses intéressantes, je me ferai un scrupuleux devoir de vous les faire parvenir.
Veuillez agréer, Mesdames, avec l'assurance de mon entier dévouement, mes salutations les plus respectueuses.
E.Letaille
Le dimanche 11 avril 1915,
Mes chers tantes, cousin, cousine,
je reçois à l'instant, votre lettre du 5. Je crois bien que vous avez maintenant reçu des nouvelles de mon cousin. Dans notre métier, il n'est pas toujours facile d'écrire ou plutôt d'expédier ses lettres et depuis un moment, beaucoup se plaignent que les lettres n'arrivent pas fort régulièrement, ce qui fait plusieurs jours sans pouvoir écrire et la lettre envoyée, ayant du retard, nos parents peuvent quelquefois être un certain temps sans nouvelles, ce qui est vraiment inquiétant pour ceux qui attendent.
Je vous envoie la dernière lettre de mon cousin, elle est datée du 10 mars, je lui en ai renvoyé une, quelques jours aprés et je lui écrit en même temps qu'à vous (il m'avait mis son adresse sur l'enveloppe).
Prenons courage, chers tante, cousine, cousin, et espérons que cette malheureuse guerre sera bientôt finie, comme me dit, mon cousin. Nous nous retrouverons en pleine santé en famille.
Je suis toujours en Argonne, à la Harazée, prés du four de Paris.
Emmanuel n'est sans doute pas loin de moi. A Rocourt et à Orlencourt, tout marche assez bien.
Attendant de vos nouvelles et celles de mon cousin, recevez, chers tante, cousin, cousine, mes meilleurs baisers.
Augustin Bourbier - 222° Rgt d'infanterie - 2° section de mitrailleuse. Secteur 32.
Le 14 avril 1915,
Mesdames,
j'ai reçu hier, une lettre d'un camarade me demandant de vous dire ce que je savais de votre mari et de votre fils. Bien qu'il me soit pénible de vous l'avouer, la vérité dans ces tristes circonstances vaut mieux que le doute affreux. Aussi, est-ce en vous présentant mes trés sincéres condoléances que j'ai le pénible devoir de vous annoncer la mort de Lemaire Emmanuel. Il a été tué à Vauquois le 15 mars.
Avec tous mes regrets, agréez, Mesdames, l'assurance de mon profond respect.
Le commandant de la 8° Cie.
Delahaie
le 7 mai 1915: le paquebot Lusitania est coulé par un sous-marin Allemand prés de l'Irlande
Le dimanche 20 juin 1915,
Mes chers tante, cousine et cousin,
J'ai reçu, hier soir, votre chère petite lettre. Je suis touché, chers tante, cousine et cousin, de vos bonnes paroles et de vos bons sentiments pour moi. C'est un bien grand adoucissement du malheur terrible qui nous a frappé, de connaître la place ou repose notre cher Emmanuel et de pouvoir, aprés cette maudite guerre, aller ensemble pleurer et prier sur sa tombe et le remmener avec nous, auprés de son père, au milieu de la famille.
Mon cousin Henri a déjà reçu la confirmation, il est bien avancé pour son âge. C'est abominable de se voir arracher à l'affection des siens en plein vie et à la fleur de l'âge. De mon côté, chère tante, cousine et cousin, je suis en bonne santé. Nous avons quitté l'Argonne, il y a huit jours et nous sommes débarqués à Verdun. Nous sommes dans les tranchées Calonne, en avant de Verdun, tout à côté des éparges.
Je reçois réguliérement des nouvelles d'Alida et de mes parents. Alida ne se ressent plus de sa maladie et Aristide est bien grandi.
Espérons que nous verrons bientôt la fin de cette malheureuse guerre qui met tant de familles en deuil.
Recevez, chère tante, cousine et cousin, mes plus affectueux baisers.
Votre neveu et cousin qui vous aime.
Augustin Bourbier - 272° Mitrailleuse - Secteur 118.
Glisy, le 4 novembre 1915,
Ma chère nièce,
Nous avons, au reçu de ta lettre, été douloureusement impressionné en apprenant la mort de Mr Lemaire, ton époux. Hélas, notre famille est déjà bien éprouvée par cette maudite guerre et nous nous demandons ou et quand s'arrêtera cette hécatombe de jeunes gens qui ne demandaient qu'à vivre pour le bonheur de leur famille respective.
De notre côté, nous sommes bien éprouvés, nous avons subi l'invasion allemande, l'année dernière et, depuis leur départ, fin août 1914, le canon ne cesse de tonner nuit et jour à quelques kilométres de nous. A chaque instant, le canon raisonne au-dessus de nos habitations contre les aviateurs boches qui veulent survoler Amiens pour le bombarder. Nous avons toujours des troupes en stationnement chez nous, nos habitations sont méconnaissables et pour comble, nous n'avons aucune nouvelle de la famille de notre pauvre Henri. Depuis quinze mois, aucune nouvelle, sont-ils vivants ou morts ? Nous l'ignorons.
Aussi, notre santé s'est bien altérée, surtout depuis quelque temps. Aussi, j'ai le regret de te dire qu'il nous sera impossible d'assister au deuil de ton regretté mari. Je prie Mr et Mme Lemaire de recevoir nos condoléances et le regret que nous avons de ne pouvoir participer en personne à notre deuil commun.
Henri, notre fils est à Paris détaché de son régiment comme ouvrier mécanicien à l'aviation. Il réside avec Hermant, 69, avenue de Paris, Plaine St Denis - Seine.
Berthe et son mari sont aussi à Paris avec leur fille. Ils travaillent tous pour l'armée. Son mari Crognier a été fait prisonnier au début de la guerre et, au péril de sa vie, il s'est évadé et est revenu chez nous et depuis, il travaille comme mécanicien pour l'armée. Des deux fils de Berthe, Henri est ou tué ou disparu, le second, Marceau était soldat avant la guerre, il a été réformé en Belgique. Il est revenu quelques mois avec nous et, de nouveau, il est repris et va bientôt retourner au front. Nous n'avons aucune nouvelle d'Alfred, ton frère, j'espére que riende fâcheux ne lui est arrivé.
Bien des choses de notre part à mon frère et à Virginie ainsi qu'à notre nièce et à toute la famille. Avec mes regrets.
Ton oncle et ta tante dévoués.
Delaire
Berck plage, le 16 novembre 1915,
Mon cher henri,
Je commence par te prier de m'excuser d'avoir tardé si longtemps à te répondre. Ta gentille lettre m'a fait grand plaisir et j'ai été trés sensible à la délicate attention que tu as eu de m'annoncer ton bonheur de faire ta première communion privée. Cette lettre, je l'ai encore là sous les yeux et elle montre bien les bonnes dispositions de ton petit coeur. Hélas, ton bonheur aurait été bien plus grand si tu avais eu prés de toi, en ce grand jour, ton papa qui t'entourait de tant de soins affectueux. Du haut du ciel, il contemplait son cher petit Henri. Tu auras à coeur, je n'en doute pas, de suivre toujours le chemin du devoir qu'il te montrait si bien, et en cela, tu seras encore guidé par tes deux mamans. Quelle cruelle et brusque séparation !!!
Pendant longtemps, je ne pouvais pas y croire. Il faut cependant se rendre à l'évidence et savoir dire du fond du coeur ces mots que tu répète tous les jours dans tes prières "O mon Dieu, que votre sainte volonté se fasse" Demandes au bon et doux Jésus de rester toujours bon et pieux.
Dis bien à tes deux mamans toute la peine que j'ai prise à leur douleur, car ton papa, je le tenais en particulière estime.
Mon cher Henri, je te quitte, mais il pourrait se faire que sous peu j'ai le plaisir de te revoir et de te causer plus longuement. J'attends une permission d'ici peu. Je serai si heureux de revoir tous mes paroissiens !!!
Présente mon respect à tes deux mamans et crois à la sincére et chrétienne affection de ton curé tout dévoué.
Louis Deron (curé de Boffles, Fortel et Vacquerie)
le 16 décembre 1915: publication par Einstein de sa théorie sur la relativité: E=MC2
le 19 décembre 1915: naissance Edith Piaf à Paris
Boffles, le 6 janvier 1916,
Monsieur le Commandant,
Je viens vous demander de vouloir bien avoir la bonté de m'envoyer l'état des services et aussi un certificat du genre de mort de mon mari, le soldat Lemaire Emmanuel, affecté au 76°Rgt d'infanterie, 8° Cie, N° Matricule 010828, tombé au champ d'honneur, le 15 mars 1915 à Vauquois.
Dans l'espoir que, monsieur le commandant, vous accuserez réception à ma demande, veuillez agréer, avec mes remerciements anticipés, l'expression de mes sentiments respectueux
Veuve Lemaire-Delaire (à Boffles par Fortel)
(réponse à ce courrier le 19 février 1916)
Boffles, le 16 janvier 1916,
Monsieur,
Mon mari, Lemaire Emmanuel, classe 1900, tombé au champ d'honneur le 15 mars 1915, à Vauquois, portait au poignet une petite montre en nickel, il avait aussi sur lui certaines petites affaires et voilà bientôt un an que mon mari a été tué et je n'ai encore rien reçu.
Dane l'espoir que vous me donnerez des renseignements à ce sujet, veuillez agréer, Monsieur, avec mes remerciements anticipés, l'expression de mes sincéres salutations.
Vve E.LEMAIRE
(réponse lui est faite le 2 avril 1916)
Rodez, le 19 février1916
Madame,
J'ai l'honneur de vous faire parvenir ci-joint l'état général des services et campagnes, modèle 7 et la copie de l'acte de décés du soldat Lemaire Emmanuel, classe 1900.
Le major du 76°
(réponse du courrier du 6 janvier 1916)
Le 2 avril 1916,
Madame,
Je viens de recevoir votre lettre et je comprends combien vous seriez heureuse de savoir ou repose votre mari.
Malheureusement, je ne puis vous renseigner d'une façon exacte. Est-il au bas de Vauquois dans le chemin creux ou un peu plus en arrière, à la barricade ? Je ne saurais vous le dire. Relevés deux jours aprés l'attaque pour nous reformer, nous laissions nos morts sans sépulture. Depuis, nous avons changé trois fois de secteur et ne sommes jamais retournés à Vauquois.
Avez-vous écrit à Toulotte et à Lhoir, deux de ses camarades encore a la 8° Cie probablement ?
C'est à côté de Toulotte qu'il a été blessé, puis tué d'une balle en pleine tête au moment ou il se disposait à se rendre au poste de secours. Tué sur le coup, il n'a pas souffert...
Avec tous mes regrets de ne pouvoir vous précisez exactement l'endroit ou repose votre mari, agréez, madame, mes plus respectueuses salutation.
L.MAGNE
S/ Lieutenant, 3°Cie, 76 Rgt. S.P. 59
LEMAIRE EMMANUEL Mle 2280 N°d'ordre 62/81
(réponse faite au courrier du 16 janvier 1916)
le 1 juillet 1916: bataille de la Somme: 65000 morts
Lundi 10 juillet 1916,
Mes chers tantes, cousine et cousin,
Je suis heureux de vous apprendre que je viens de recevoir votre aimable lettre, de vous savoir en bonne santé et que ça marche pour le mieux, que malgré tout, le travail se fait dans de bonnes conditions.
J'apprends que mon cousin Henri est maintenant un grand garçon, toujours bien affectueux et convenable. C'est une grande consolation pour vous, mes chères tante et cousine.
Je reçois souvent des nouvelles de mes parents et de Alida. Tous sont en bonne santé ainsi qu'Aristide qui, maintenant va à l'école. L'ouvrage se fait aussi, mais c'est partout trop de travail.
De mon côté, mes chers tante, cousine et cousin, je suis en bonne santé, nous sommes depuis quelques temps (15 jours) au repos dans la somme prés d'Amiens. Il faut espérer que l'on continuera d'avancer et que nous serons enfin débarrassés de cette malheureuse guerre.
Recevez, mes chers tante, cousine et cousin, mes plus affectueux baisers.
Augustin Bourbier de Monchy Breton
le 21 novembre 1916: le transatlantique Britannic est coulé par un sous-marin Allemand au large d'Athènes
le 16 mars 1917: abdication de Nicolas II en Russie
le 17 mars 1917: la monarchie est suspendue en Russie
le 4 avril 1917: les Etats-unis déclarent la guerre à l'Allemagne. s'en suivra la création de l'énorme centre de logistique à Giévre (Loir et Cher).
le 9 avril 1917: bataille de la crête de Vimy: les Canadiens font plus de 9000 prisonniers Allemands.
le 13 juin 1917: l'aviation Allemande bombarde Londres.
le 9 juillet 1918: le squaddron 60 se trouve à Boffles.
L'AS: le major Mc Cudden affecté à cette unité, se trompe et atterri à Auxi le Château. Il redecolle aussitôt malgrés le fort vent de face. L'avion se cabre et se trouve propulsé comme un fétu de paille...
Décés de Mc Cudden par fracture du crâne.
le 11 août 1918: Décés de Georges Deray (frére de Jeanne ma grand mère et de Raton) à Popincourt dans la somme. à trois mois prêt...
Boffles, le 5 octobre 1918,
Mon cher petit Henri,
Nous avons appris par ma tante que vous étiez installés à Montreuil, trés content, ce dont nous sommes bien heureux. Je suis allée hier à Auxi pour reprendre les photographies. Tu es trés bien réussi, surtout seul,. Je t'envoie le groupe. Pour les reproductions, j'ai pris la carte de visite. Nous les aurons lundi ou mardi. Nous t'enverrons celle de ton cher papa, la mienne si tu la désires.
Il a fait hier une belle journée, on en a profité pour relever un peu de foin. Aujourd'hui, nous espérons rentrer celui du bois Platel.
Les Bethancourt sont rentrés hier, bien fatigués. Ils ne partiront pour Paris que dans un mois, de sorte que nous aurons encore Raymond et Robert pour le ramassage des pommes de terre.
Je te quitte, mon cher petit Henri, car voilà la factrice.
Embrasse bien fort Jean pour nous.
A-t-il reçu la photo ? Il est trés bien réussi.
Maman Lemaire, Mr Baclet et Louis s'unissent à moi pour te dire bien des choses.
Ta maman Jeanne qui t'aime.
le 11 novembre 1918: fin du carnage.
à souligner que Gaston, frére de Georges et de Jeanne DERAY, revint de la guerre sans ses jambes. si quelqu'un à plus d'info sur le lieu (il me semble que c'était au chemin des Dames...) prière de me le communiquer.
Emmanuel LEMAIRE/ 10 Avril 1880, Diéval (62), 15 mars 1915, Vauquois (55).