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Histoire
je vais commencer par parler de Giévres dont le nom d'origine etait Gabris (chévre). changeons le G en CH et le tour est joué...
Chabris: Carobriva. le Cher se dit : Carus où Caris et Briva signifie Pont d'où Pont sur le Cher.
certains pensent que Chabris viendrait de Gabris (et donc se ne serait pas giévres !) qui serait une altération de Carobriae.
j'ai trouvé ceci sur Gallica: "Chabris, sur le Cher, posséde une église en partie Carolingienne, dont la crypte renferme le tombeau de saint Phalier. c'est l'antique station romaine de Carobriva (pont sur cher)". à suivre.
Extrait de" Mémoire sur l'exploration d'un ancien cimetière romain..." par Jollois, Jean-Baptiste Prosper. Edtion 1830
" dans le voisinage du lieu que nous avons exploré, mais au-delà du Cher, sur la rive gauche, est le village de Chabris, qui offre une grande analogie de nom avec l'antique Gabris, et c'est sans doute cette analogie qui a déterminé l'auteur des éclaircissements géographiques sur l'ancienne Gaule à placer Gabris à Chabris, sur la carte qu'il a dressée pour l'intelligence de ses dissertation sur Genabum et Bibracte; mais Chabris est sur la rive gauche du Cher et ne se trouve point sur la route de Tours à Bourges. l'emplacement des ruines que nous avons décrites est au contraire sur cette route, qui longe la rive droite du Cher."..." suivant la notice de la Gaule, par M.de Valois, Chabris a pris son nom des ponts qui existaient sur le Cher. il est nommé Carobriva dans le livre de Miraculis S.Austregesili et Vicus Carobriae dans les lettres de l'abbé léodebode, rapporté par Helgaud, moine de Fleuri: Bria enim, vel Briva, Gallica linga pontem significat. Sunt itaque Carobriae pontes ad carum. tel est le texte de M.de Valois, de sa notice de la Gaule. aujourd'hui ces ponts n'existent plus, le Cher paraît avoir éprouvé d'ailleurs de grandes variations dans son cours, et, d'après l'inspection des lieux, il est trés probable qu'il était plus rapproché qu'aujourd'hui de l'emplacement de Gabris, et qu'il baignait de ce côté le pied du coteau."..." Le village de Chabris n'offre rien qui annonce l'époque des romains, et c'est en vain que nous avons cherché des ruines semblabes à celles trouvées sur l'emplacement que nous avons assigné à l'antique Gabris; mais il renferme une église dont quelques parties sont fort anciennes et pourraient remonter jusqu'aux 4°ou 5 ° siécles de l'ére chrétienne. Son plan a la forme d'une croix latine; le bras gauche de la croix présente à sa face extérieure deux croisées en plein cintre, formées de longs claveaux terminés par une archivolte. Sur cette face on remarque des pierres décorées de sculpture d'un trés mauvais travail, parmi lesquelles on distingue un taureau et un scorpion, ce qui fait présumer qu'elles représentent des signes du zodiaques; mais, hormis ces deux figures, toutes les autres sont difficiles à distinguer, tant le travail en est fruste et mauvais. ces pierres sculptées, qui sont en petit nombre, nous ont paru provenir d'anciens édifices détruits. Sur le côté opposé du même bras gauche de la croix, on remarque deux pierres encastrées dans la muraille. l'une montre deux figures de moines ou de saints du plus mauvais travail. Elles sont écourtées et d'unb style barbare; elles sont placées entre deux palmes. L'autre pierre offre trois anges avec des ailes placées derrière leur corps, qu'elles embrassent en entier, et qu'on ne peut mieux comparer qu'à des ailes de moulin à vent. Ils sont d'un aussi mauvais travail que les figures de saints dont nous venons de parler. Sur le mur extérieure de la portion de l'église qui fait le haut de la croix, toujours au côté gauche, on remarque une pierre sur laquelle est sculptées une espéce d'animal chimérique, ayant quelques ressemblance avec la salamandre. On voit aussi encastrées dans la muraille une pierre taillée en forme de reliquaire, tel qu'on les faisait au 5° et 6° siécles. C'était un parallélipipéde surmonté d'un toit dont la pente est trés rapide. Le bas est formé de pierres cubiques au milieu desquelles est tracé un cercle. Il nous a paru évident que ces pierres n'ont point été préparées pour l'édifice dont elles font aujourd'hui partie. Sur le mur extérieure, à droite du haut de la croix, il existe une croisée en plein cintre, formée de longs claveaux bien détachés par leurs joints et entourés à l'extérieur d'une archivolte trés ornée. A la naissance du cintre, on voit dans le mur une rangée de pierres formant une sorte de frise, et dans lesquelles on a tracé quatre arcs de cercle qui représentent leur convexité à l'intérieur et se réunissent aux angles de la pierre. Nous avons encore remarqué sur les murs extérieures de l'église des corniches ornées de damiers alternativement saillans et creux. Ces fenêtre en plein cintre, avec des claveaux bien dessinés, annoncent l'architecture romane, celle qui était en usage aux 5°, 6° et 7° siécles. Ainsi les diverses parties de l'église de Chabris, que nous avons signalées, peuvent remonter à ces époques fort reculées; mais toutes les parties supérieures de cet édifice, montrant partout l'ogive, ne peuvent qu'être de temps trés postérieurs. L'église de Chabris est sous l'invocation d'un saint qui jouit de temps immémorial d'un grand renom dans toute la contrée; elle est consacrée à Saint Phallier. Ce saint est invoqué pour la multiplication et la conservation de l'espéce humaine; les femmes y font des pélerinages dans ce but. les malades des deux sexes affluent à Chabris, et notamment les enfans affectés de maladies de langueur. Pour se guérir ils avalent un breuvage dans lequel on jette de la râclure de la pierre employée à la construction de l'église. nous avons reconnu, en effet que les contreforts extérieurs de l'édifice portent des marques profondes et multipliées de la dévotion des fidéles; mais c'est dans une petite chapelle souterraine et fort obscure, située derrière le maître autel, que l'on va plus particulièrement implorer l'assistance du saint. on y descend par un escalier droit et trés étroit pratiqué dans l'épaisseur de la muraille. à l'extrémité de cet escalier, compasé d'une vingtaine de marches, on entre à gauche dans la chapelle, dont le plafond trés bas est porté par deux arcs en plein cintre. l'intervalle qui sépare ces deux arcs est rempli par des voûtes d'arrête en ogive. Un autel adossé au mur de fond est surmonté par une statue de saint Phallier, d'un trés mauvais travail. Al a droite de l'autel est une petite porte qui conduit à un réduit encore plus étroit et plus obscur. On descend quelques marches pour arriver jusqu'au sol. Un sarcophage en pierre, dont la forme annonce qu'il peut dater des 5° ou 6°siécles, est encastré par un bout dans la muraille du fond, et repose de l'autre sur une espéce de pilier creux à trois faces seulement. C'est dans ce sarcophage qu'on dépose les enfans malades et languissans, pour la guérison desquels on vient intercéder saint Phallier. Il a été gratté assez profondément à plusieurs endroits pour former le breuvage salutaire dont nous avons déjà parlé."
Louis XI fit appelle au pouvoir du saint, ce fut en vain. il mourut peu de temps aprés l'avoir implorer (Chabris s'enrichit grâce aux dons faites à cette occasion).
" nous ne terminerons pas ce mémoire sans faire remarquer l'analogie du nom de saint Phallier avec celui de l'embléme de la fécondité, auquel les paiens vouaient un culte pour ainsi dire universel, cette analogie ne nous parait pas être l'effet du hasard. L'antiquité du culte établi à Chabris nous porte à penser que, dans les premiers siécles du christianisme, on jugea à propos, pour faire adopter les nouvelles croyances, de conserver une partie des idées du paganisme, et l'on a fort bien pu transformer le nom d' une divinit" paienne en celui d'un saint."
je vous laisse m'apporter d'autres éléments pouvant confirmer ou infirmer mes pensées. je continue quand à moi de chercher de mon côté.
Extrait de "Mémoires de la société archéologique d'Eure et Loir" . Edition 1858-1965.
" D'après la légende de saint Dié, saint Solenne (v. 490-508), à son tour, instruisit dans les sciences ecclésiastiques un moine nommé Baudemir. Ce moine avait rejoint dans le monastère de Chabris sur Cher, en Berry, saint Dié, qui lui demanda dans quel lieu il était né, et où il avait été élevé. Il répondit qu'il était originaire du pays de Chartres, qu'il avait été imbu des sciences sacrés, et employé au service divin, sous l'évêque de cette cité, sub ejusdem civitatis episcopo ecclesiasticis imbutum disciplinis. Or, cet évêque était Solenne, qui continuait ainsi les traditions de Flavius, son maître. Il était, au reste, bien capable de diriger une école, puisque, D'après le légende et celle de saint Dié, il mérita d'être le catéchiste de Clovis. C'est avec lui que prend fin la période conjecturale et de formation de l'école chartraine."
Extrait de "Mémoires de la société archéologique de l'Orléanais". Edition 1851-1950.
" Brustogilum. Comme l'indique le contexte: in pago Biturico in vicaria Carbriacensi, cette localité était dans la viguerie de Chabris (Indre).
des cartes postales mises en ligne par Madame Taupin sur Chabris:
evidemment site du ministére avec des vues sur la charpente de l'église:
Saint Phallier: Pharetrius, né à Limoges, abandonna sa famille et son pays pour venir à Rome, visiter les tombeaux des apôtres et des martyrs. il entreprit ensuite le pélerinage de Terre Sainte, et ressuscite, prés du Saint Sépulcre, un jeune homme qui fut désormais son compagnon. A son retour en France, il se fixa à Chabris(Indre) et y termina saintement ses jours dans la retraite (463-525?). sa fête: le 23 novembre. il était invoqué contre les maladies de langueur des enfants, les maladies de la rate. Pour obtenir la maternité et acquerir la force.
Saint Phalier, de Limoges( Phalestrus, phalerius), prêtre et confesseur, reclus dans les solitudes de Chabris. Sa légende nous le montre "sanctifiant le désert, voué aux plus austéres pratiques de la vie d'ermite, mangeant à peine tous les cinq jours un pain d'orge et des racines arrosées de l'eau pur des fontaines; bâtissant en l'honneur de Notre Dame de pitié une chapelle où il dépose, entre autres reliques apportées de Terre Sainte, où il était allé en pélerinage, le mouchoir avec lequel la Vierge s'essuya les yeux pendant l'agonie de son fils; formant une congrégation des fidéles qui veulent se ranger sous sa loi; guérissant les malades, soulageant la misére et donnant l'exemple des plus rares vertus jusqu'au moment où il rend le dernier soupir et reçoit des mains d'un des ses disciples une sépulture féconde en miracle, qui attirent chaque jour, des plus lointaines contrées, les affligés de corps et d'esprit" vers l'an 525.
son corps fut inhumé à Chabris: il se fit à ses obséques un grand nombres de miracles, et il s'en opére encore à son tombeau, tout vide qu'il est depuis que les huguenots brûlèrent ses reliques durant les guerres de religion, et incendièrent son église. On raconte que le son des cloches de cette basilique était formidable aux puissances infernales.
Chabris était jadis un but trés fréquenté de pélerinage. la roi Louis XI y vint invoquer Saint Phalier et y fut guéri d'une fiévre lente qui le minait sourdement et semblait le menaçait d'éthisie . En action de grâce de cette faveur miraculeuse , il accorda à la paroisse de Chabris une exemption générale de toute sorte de tailles et d'impositions , et lui fit présent, entre autres objets précieux. d'une statue d'or représentant Saint phalier, et d'une châsse magnifique destinée à renfermer ses reliques. Toutes ses richesses tombèrent au pouvoir des Calvinistes: toutefois on put sauver du pillage une petite partie du crâne du Saint et quelques menus ossements du corps dont une portion est demeurée dans l'église de Chabris, et l'autre a été distribuée à différentes églises.
on trouve dans le diocése de Bourges et d'Orléans , un grand nombre d'églises, de chapelles et d'autels dédiés sous le vocable de Saint Phalier : on l'invoque spécialement pour être guéri du mal de rate.
faits divers: Voici une sourde muette de naissance, Aurélie Bruneau de Chabris (Indre). A vingt ans, elle verse, pendant trois jours, quelques gouttes d'eau de Lourdes dans son oreille, et recouvre instantanément l'ouïe (II octobre 1872), et, avec l'ouïe, la faculté de la parole. il ne lui reste qu'à apprendre à parler; car les langues ne se devinent pas, elles s'apprennent... (son docteur ..un certain de la Mardelle).
Extrait de "Mémoires de la société archéologique de l'Orléanais." Edition 1851-1950. Sur saint Phalier:
"Ce mesme jour à chabris bourg du diocése de Bourges, on fait la feste de Saint Phalier preste et confesseur. Il estoit Aquitain natif de Limoges et gentilhomme d'extraction. Des son bas age il méprisa les jeux et les passetemps de la jeunesse, fujoit les plaisirs et les voluptez du corps et s'adonna totallement à la pitié et au service de Dieu, après donc le cours de ses estudes ayant esté enrollé au nombre des soldats de Jésus-Chrit, il fit paroistre tant de vertu et de sainteté en ses moeurs qu'il mérita estre mis, contre son désir, au nombre des sacrez levites par l'evesque Cuttiber, mais luy craignant que l'esclat de sa renommée n'excitast le peuple a luy rendre des honneurs qu'il avoit horreur, délibera de se retirer au loin. Apres avoir veu plusieurs vestiges des saincts, il visita devotement les saincts lieux que la naissance, la vie et la mort de Jesus-Christ rendent venerable. Dela il se transporta à Rome où à cause des grands temoignages de sa sainteté il fut benignement receu du pape Estienne, et après avoir rendu ses respects aux sepulcres des apostres et martirs il retourna en l'Aquitenne et estant demeuré à Agen pour se reposer queque peu, il donna la parolle et la veue à Vadia muete et aveugle de naissence et comme Helie un autre Helias dont la langue estoit la clef du ciel. Il reprima par ses larmes et prieres les tempestes et les gresles continuelles, qui depuis quelques années, par l'injure du temps avoient coustume de ravager les champs de cete contrée. Ennuyé du concours du peuple et des honneurs qu'on luy deferoit, il quitta ce peys et s'en vint en Auvergne, où il vescut cinq ans, et là fit tant de miracles et jetta un tel esclat de sainteté que malgré luy, il fut par l'evesque honoré de la dignité sacerdotalle. Or se voyant eslevé à cete eminente charge, tost apres il se retira de la par inspiration divine, et sous la conduite d'un ange il s'establit à Chabrys qui estoit lors une affreuse solitude sur les confins du Berry. Là s'estant basty une loge et un oratoire, il se donna entierement à Dieu avec un nombre d'autres Sts personnages imitateurs de la piété de sa vie: entre lesquels il parut si religieux et d'une abstinense si admirable qu'ilz le consideroient tous comme un prodige de sainteté. là il donna des marques de la divine vertu dont il estoit doué. Car il chassoit les diables des corps des possedez par un seul mouvement de sa volonté et par l'attouchement de son vestement, bien qu'il fust absent il guerisoit les malades. Ce fut certes un illustre indice de la parfaite innocence de ce St homme, veu qu'il avoit receu du ciel la grace de guerir les langueurs on luy apportoit de tous costez les petits enfants qui en estoient detenus, comme à leur vray et propre medecin. Lequel enfin, après avoir vescu soixante ans en parfaicte piété, charité et exercice d'une religieuse vie, adverti divinement de son heureux trespas, il receut avec une singuliere devotion et reverence le corps vivifique de l'aigneau sans macule, et ne voulut depuis user d'aucun aliment corporel, et exortant pâternellement ses frères à la paix et à la dilection mutuelle, il expira entre leurs veux et leurs larmes. Ayant esté enterré en son oratoire, par des prodiges continuels qui le rendent illustre, il donne un ample tesmoignage de l'eminente sainteté de sa vie passée."
encore des faits historiques sur Chabris.
texte écrits dans l'église :
l'origine serait trés lointaine. Au Vème siécle, le diâcre Phaletrus où Phalerius, après une vie active passée au service de Dieu, obtint de ses supérieurs la permission de fonder un ermitage à Kabris ( Carobrivae, Cabrise, Cabri, puis Chabris). Les miracles qu'il accomplissait attirèrent une communauté, puis de nombreux pélerins. A sa mort, en 525, à l'âge de 60 ans, son tombeau devint l'objet de vénération, et l'on sait que saint Austrégésile, archevêque de Bourges (de 612 à 625) fit élever un oratoire pour ses reliques.
La crypte actuelle fut construite au XIème siécle pour contenir le sarcophage, en même temps qu'une église romaine s'élevait au dessus. Plus tard, à la fin du XIIème siécle, une autre églis remplacera cette église primitive.
Le château de Bourges: depuis saint Austrégésile, les évêque de Bourges possédaient une demeure à Chabris, "villa" puis château fortifié. Les évêques y séjournèrent souvent, et Chabris profita de leur présence et des pélerins qui venaient à saint Phalier.
Louis XI fut des ses derniers et fit de grands dons à l'église. Dons qui furent perdus pendant les guerres de religion.
Jean Coeur, fils du grand argentier et achevêque de Bourges entreprit les travaux de reconstruction de l'église à la fin du XVème siécle. En 1572, les huguenots sous la conduite de Coligny, dévastèrent Chabris et son église, brûlant le "Château" qui ne fut pas reconstruit.
Les temps modernes: l'église n'eût pas à souffrir de la révolution. à partir de 1920, eurent lieu les travaux de restauration les plus importants. Quoique le projet des Beaux-arts n'ait pas été mené à son terme, on lui doit le décapage des murs, la refection de la crypte,la pose d'un vitrail dans l'abside. Il serait souhaitable que la tribune surmontant le porche soit restitué.
Ayant sans doute trop bénéficié des largesses du grand argentier de Charles VII, et des "taxes" spirituelles de Louis XI, l'église ne bénéficie maintenant que de l'aide de la municipalité et de celle des paroissiens. Si bien vaillants soient ces concours, il se trouve devant de gros efforts pour son entretien et sa conservation sous la "bénédiction des Beaux-Arts".
Visiteurs, si vous aimez l'art religieux et jouissez de belles vacances et avez néanmoins des "surplus", n'hésitez pas à vous transformer en ..mécénes. Merci.
plan de la ville visible dans l'église:
Extrait de "généalogie de la maison Founier.." Par Xavier de Bellevue. Edition 1909.
" Jean III Founier , écuyer, seigneur de la Noühe, de Villary et de la Landes: Il épousa vers 1370 demoiselle de Rarbeau, probablement fille de Rabeau de Rabeau, chevalier, seigneur de Chabris, à quelques lieues de la Noühe, et de demoiselle de la Châtre."...
...."La famille de Rabeau est une des plus anciennes du Berry sous les ressorts de Romorantin et de Vatan. Elle s'armait: " d'or au chef émanché d'azur de trois piéces "; cimier: un léopard dragonné de sinople; supports: deux léopards dragonnés de même (sceau de 1146). Sa généalogie, qui a paru dans l'histoire du Berry, de M. de la Thaumanière,..., remonte à Regnaud de Rabeau (Rabelli), vivant en 1046. Elle posséda dans le Berry les seigneuries de Chabris, de Beauregard, de Bouges, de Sembleçay, de la Sauzaye, de Dun le Poëlier, de la Haye-Rabeau, d'Aise, de Givry, etc..
Elle produit entre autres: Rabeau, seigneur de Bouges( Rabellus de Bolge) qui fit en 1207 un donation à l'abbaye de Glatigny, en la paroisse de Chabris, et Rabeau de Chabris (Rabellus de Carrobriis) fut temoin de cette donation.
Hervé de Rabeau, chevalier, seigneur de Dun le Poëlier (herveus rabelli, miles, dominus de Duno-Patellarii) fit en 1256 à la même abbaye une donation, qui fut confirmée par Aimeric de Rabeau, chevalier (Aymericus Rabelli, miles), lequel avait paru sous Châteauroux en 1220 et 1251.
Rabeau V de Rabeau, seigneur de Chabris, en 1250, eut; Rabeau VI de Rabeau, seigneur de Chabris, qui fit hommage en 1283 à la comtesse de Blois pour les terres qu'il possédait sous la seigneurie de Vatan.
Charles I de Rabeau, seigneur de Beauregard, de Chabris , de Launay, maréchal des logis de la compagnie d'ordonnance du maréchal de saint André, nommé en 1657 gouverneur d'Issoudun, puis maréchal des logis de la compagnie de deux cents hommes d'armes de Mgr le duc d'Orléans...
Charles II de Rabeau, seigneur de Beauregard, de Chabris, de Launay, d'Aise, fut gentilhomme de la chambre du roi, gouverneur de Mgr le comte de Moret ( fils naturel du roi Henri IV et de Jacqueline de Bueil); il épousa Marie de Boisvilliers, et mourut avant 1653; sa veuve testa en 1660. Il avait eu pour fils, de marie de Boisvillers: Claude de Rabeau, seigneur de givry, capitaine-major des dragons du roi en 1647, et Charles III de Rabeau, seigneur de Beauregard, d'Aise, de Chabris, conseiller du roi, maréchal de camp en 1667, gouverneur de Portlouis; d'Hennebont et de Quimperlé, mort en 1699."...
"Claude de Voisines, qui épousa, le 4 août 1567, Charles Rabeau, seigneur de Launay, de Chabris, de Beauregard, gouverneur d'Yssoudun, veuf de Barbe Chamborant."..
En 1846 fut construit un pont suspendu sur le Cher. la concession devait se terminer en 1885 (fin du péage) et le pont devait retourner dans le domaine public. ce pont dut subir quelques améliorations: "La compagnie vient de faire exécuter dans les culées des travaux ayant pour but de mettre à découvert l'amarrage des câbles qui supportent le tablier et d'en rendre la surveillance plus facile et plus sûre. Elle doit de plus faire placer des câbles de contreventement qui, agrafés au tablier du pont, le retiennent et l'empêchent de balancer sous l'action du vent." (oups) la commission refusa de s'occuper de se probléme la fin de la concession étant encore trop éloignée.
quelques problémes liés au pont:
"Messieurs,
Le pont suspendu de Chabris a été construit en 1846, la concession expirait le 8 mars 1885. Au moment de la remise et après l'accomplissement des formalités, visites contradictoires, etc. une contestation s'est élevée au sujet de la maison du gardien que la compagnie réclamait comme sa propriété. Mais, après examen de la question, vous avez, par votre décision du 15 avril 1885, autorisé M.le préfet à passer outre et à prononcer la remise au département du pont et de ses abords, y compris la maison du gardien, qui faisait partie du plan primitif approuvé pour la construction du pont.
L'arrêté de remise au département a été pris par M. le préfet, à la date du 21 avril et notifié le 25 avril suivant à la compagnie, qui en a accusé réception par une piéce daont copie est au dossier; ce document est ainsi conçu:
Je reconnais avoir reçu de M. Vivier, chef cantonnier, demeurant à Chabris, l'extrait du registre des arrêtés de la préfecture de l'Indre, en date du 21 avril 1885.
Je fais réserve de la clause concernant la maison de péage, que la société considère comme étant sa propriété. Chabris le 1er mai 1885."
"Il semblait donc que la remise était définitive, sauf en ce qui concernait la propriété de la maison du gardien, qui était seule en contestation. Cependant, par requête en date du 4 avril 1886, la compagnie du pont de Chabris reprenant une réclamation déjà rejetée bien des fois, a demandé au conseil de préfecture de condamner le département de l'Indre à lui payer: 1° sept mille francs pour des travaux exécutés par elle au pont de Chabris pendant l'hivers 1878-79. 2° l'intérêt de cette somme depuis le 10 avril 1879, date de sa réclamation.
3° et 1800 francs, prix auquel elle évalue la maison du gardien.
A plusieurs reprises et récemment encore en 1881, le conseil général a consenti à contribuer aux réparations que la compagnie proposait de faire exécuter au pont de Chabris, mais, en 1878, les travaux ont été faits sans que le conseil général fut même informé. Dans ces conditions, la compagnie doit naturellement garder la charge et la responsabilité de ce qu'elle a jugé à propos de faire sans votre participation.
Sur les deux premiers points, nous ne pouvons, Messieurs, que nous référer à votre décision du 22 août 1883 et vous dire encore:
C'est pour la cinquième fois que la compagnie du pont de Chabris demande une indémnité qui ne lui est pas due; c'est pour la cinqième et, nous l'espérons, pour la dernière fois, que nous vous prions de ne point accueillir sa demande. Il y a lieu de remarquer, d'ailleurs, que les bénéfices réalisés paraissent avoir été fort rénumérateurs, car le rapport de M. le Préfet à la session d'août 1882, page 298, constate que, d'après les déclarations de la compagnie, le rendement annuel du péage dépassait 11000 francs. Il était question, à ce moment, du rachat du péage par le département. En ce qui concerne la maison du garde, nous ne pouvons que vous prier de vous en référer à votre délibération du 15 avril 1885, qui était d'ailleurs conforme à l'avis de l'administration.
Avant de terminer, nous croyons devoir rectifier un point énoncé dans la requête de la compagnie. Cette requête porte que le conseil général, voulant sans doute punir la société de ses réclamations, invita M.le Préfet, dans sa session d'août 1882, à faire faire les chargements d'épreuves. Ces épreuves sont prescrites par les réglements, et M.le Préfet avait fait connaître, par son rapport d'août 1882, page 298, qu'aucune épreuve n'avait été faite depuis trente six ans. la plus simple prudence commandait de les exécuter aussitôt, et le conseil général avait le devoir strict de les réclamer dans l'intérêt de al sécurité publique.
Votre délibération du 22 août 1883 est ainsi conçu; Rejeter absolument toute demande d'indémnité basée sur des dépenses faites sans l'assentiment préalable et exprés du conseil général..." ce pont aurait été changé le 9 mai 1896 par un pont fixe à tablier (l'actuel)
en 1872: l'horloge...est-ce toujours la même?
"par délibération du 18 février dernier le conseil municipal de Chabris sollicite un secours du département pour l'aider dans la dépense d'installation d'une horloge. "
en Août 1885: Pétition des habitants de Chabris demandant que cette commune soit rattachée au département du Loir et Cher.
" J'ai l'honneur de vous soumettre, accompagnée d'une délibération du conseil municipal de Chabris, une pétition des habitants de cette commune demandant son rattachement au département du Loir et Cher.
Je vous prie, Messieurs, de vouloir bien, conformément aux préscriptions de l'art. .....émettre un avis sur la suite à donner à cette demande."
(la ligne du Blanc-Argent se terminait cette année là...il ne restait plus que les travaux de voirie entre Chabrie et Giévres à faire.)
Suite de la pétition: "Une délibération du conseil municipal de Chabris, jointe à une pétition des habitants de cette commune demandant son rattachement au département de Loir et Cher, a été soumise à votre commission, afin qu'elle émette un avis sur la suite à donner à cette demande.
Sur les 2050 noms figurant sur la pétition, votre commission a constaté qu'il y avait 1191 femmes ou fille. Parmi les 859 noms restants, un grand nombre sont désignés sur les listes comme enfants ou domestiques des signataires.
Une protestation jointe au dossier relate qu'un grand nombre d'enfants de 6 ans ont signé la pétition; leur écriture, du reste, prouve qu'ils savaient à peine signer.
La délibération du conseil municipal se borne à dire que les faits exposés dans la pétition provoquée par M. le Maire, sont exacts.
Le seul motif sérieux, invoqué dans cette pétition, est la distance qui sépare Chabris d'Issoudun: 46 kms. Cet éloignement oblige les plaideurs qui vont au tribunal d'Issoudun à faire des déplacements difficiles et onéreux.
Votre commission, Messieurs, ne trouve pas suffisants les motifs invoqués par les habitants de Chabris pour nécessiter son rattachement au département de Loir et Cher. L'administration préfectorale n'a, du reste, provoqué aucune enquête sur cette pétition, dont la valeur est trés contestable.
En conséquence, elle vous propose de rejeter la demande de la commune de Chabris."..
Beaucoup de documents sur saint phallier...a voir si je ne devrais pas ouvrir un page uniquement pour elle.
Extrait de" Congrés Archéologique de France." Edition de 1847.
" Observation sur l'importance archéologique des pierres sculptées qui existent dans les murs de l'église de Chabris (Indre)"
"Plusieurs parties de l'église de Chabris sont trés anciennes et incontestablement antérieurs au Xème siécle. L'église avait, à l'origine, la forme d'une croix latine; elle est orientée de l'est vers l'ouest; plus tard, une chapelle ouvrant dans la nef fut construite au dessous des transepts. La base de l'abside et les murs latéraux du transept Nord porte les caractères du XIème siécle . Vers ler milieu du siécle suivant, le 13 mars 1164, Rabeau de Rabeau, seigneur de Villepaple, de Bouges et de Sembleçay( Semblecé ), conjoint avec jeanne de Chabris, fonda en l'église paroissiale, la chapelle saint Jeanb, pour leur servir de sépulture. Le patronage en fut concédé aux abbés et religieux de Massay.
Le porche est trés probablement de la fin du XIIème siécle; il est fermé. Quatre belles fenêtres, superposées deux à deux, dans le pignon, l'éclairaient. Il communiquait, sur les côtés, par des arcades ou des cloitres, avec le palais des archevêques, qui y était contigu.
La nef et la partie supérieure de l'abside paraissent avoir été presque entièrement reconstruites au XIIIème siécle. Deux des chapelles et le chevet de celle qui est au Nord ont été élevées au XV ème; enfin la porte d'entrée sous le porche, divisée en deux baies par un trumeau, est du XVIème. Les voûtes, détruites pendant les guerres de religion, furent reconstruites au XVIIème siécle. Celles du porche n'ont pas été relevées, et les murs portent encore la trace de l'incendie qui les embrasa. Elles étaient disposées pour former un étage. Les consoles qui supportent encore les nervures sont ornées de petites sculptures figurant des personnages religieux et des animaux fantastiques. On raconte, écrit M. Juste Veillat, dans les Pieuses légendes du Berry, que les huguenots, furieux de la resistance des fidéles réfugiés sur la tour du clocher, mirent le feu aux chapelles de saint Jean Baptiste, de sainte Madeleine, et que, sans l'assistance de Dieu et de saint Phallier, tout eût été réduit en cendres dans l'église et le château de Bourges ( les derniers vestiges de ce château, où résidaient les archevêques quand ils venaient à Chabris, abandonnés depuis de longues années, disparurent vers 1835, d'après les renseignements que nous avons recueillis dans la commune).
Une crypte ou chapelle souterraine existe sous le choeur; elle est basse, voûtée et peu éclairée. Des tuyaux de poteries, ajustés bout à bout, communiquaient (et peut-être en trouverait-on encore) de la voûte à l'extéreur. Dans plusieurs nous avons trouvé de petits morceaux de charbon. Cette crypte est dédiée à saint Phalier, et la messe y est célébrée le jour de sa fête. Sa statue en bois, grossièrement sculptées, est placée sur l'autel. Derrière est un tombeau, que l'on suppose être celui de ce saint. Ce tombeau, formé d'une seule pierre évidée, a l'une de ses extrémités engagée dans le mur est de la chapelle, et l'autre supportée par un socle dont la face supérieure paraît avoir été creusée circulairement.
Les parties sur lesquelles nous appelons tout particulièrement l'attention, sont les murs est et ouest du transept nord, et le côté nord également de l'abside. Ces deux murs (fig.1 et 2 ) ont été construits bien certainement avec des matériaux provenant d'un monument plus ancien. les pierres, de petit, de moyen et de grand appareil romain, y sont disposées irrégulièrement dans toute la hauteur. La base, située du côté de l'est, est formée à partir du sol, en six assises régulières, de tronçons de colonnes de 0m10 à 0m12 de diamétre, dont le filet qui les reliait à la muraille ou à d'autres colonnes existe encore. Elle sont noyées dans une forte épaisseur de mortier. Vers le milieu de la hauteur du mur, est une baie simulée de 1 métre de largeur sur 1m50 qui est fermée par une tablette où sont tracés des losanges réguliers, imitant l'appareil réticulé. Deux grandes pierres sculptées de 0m38 d'épaisseur, sont disposées en guise d'appui à la base de cette fausse baie (fig.3 et 4). Sur l'une on remarque, entre deux oliviers trés probablement, symbole de paix, deux femmes qui se font face et qui se donnent la main. Leurs voiles, rejetés derrière la tête, descendent jusqu'à la ceinture. Sur l'autre, deux anges aux ailes déployées, dont la tête est surmontée d'une croix, sont placés de chaque côté d'un saint personnage nimbé. Ce personnage léve les mains vers le ciel et semble être en extase. Le premier bas relief ne se rapporterait-il pas à la visite de la saint Vierge à saint Elisabeth, et le second à un épisode de la vie contemplative de saint Phalier ou à son ascension au séjour des bienheureux ?
Le mur ouest (fig2) est orné, à moitié hauteur, par deux arcatures bouchées avec des matériaux de petit et de moyen appareil. Au niveau de la naissance des cintres, régne un cordon chanfreiné qui se reléve au dessus des archivoltes pour les encadrer. C'est entre ces baies, à partir de la naissance des pieds-droits, qu'existent trois rangs superposés de bas reliefs, qui ont été jusqu'à ce jour diversement interprétés, et qui nous paraissent d'un haut intérêt archéologique. Des antiquaires ont cru y distinguer des signes du zodiaques, débris d'un monument antérieur à l'établissement du christianisme dans l'aquitaine.
Cette opinion était le résultat d'une inconcevable méprise, ainsi que le prouve le dessin (fig.5) de cette sculpture relevé avec le plus grand soin. Nous l'avons, du reste, déjà fait remarquer dans la petite notice publiée en 1865, et par nous citée dans notre mémoire sur les mardelles.
L'erreur étant évidente sur ce point, ainsi que le montre le dessin, une étude trés attentive des autres pierres sculptées nous suggéra une interprétation bien différente de celle qui paraît généralement admise. Nous donnons cette explication avec d'autant plus de réserve, que des hommes que nous estimons au plus haut point, en contestent l'exactitude. Nous croyons néanmoins être dans le vrai. Ces pierres seraient les restes du premier édifice consacré à saint Phalier.
Celles qui sont les moins frustres, dont les sujets sont les plus apparents, auraient trait, suivant le systéme que nous critiquons, aux constellations du taureau, du lion, du scorpion, du saggitaire, des poissons, d'hercule et du cygne. Pour appuyer notre opinion, il nous semble indispensable de décrire la représentation figurée qui en a été adoptée de tout temps. Les objets qui les caractérisent ont dû affecter des dispositions à peu prés fixes, puisqu'ils embrassent une zone stellaire limitée, et que certaines étoiles désignent des parties distinctes de ces corps. C'est ainsi que nous voyons l'oeil du taureau, le coeur du lion, la bouche du poisson, le coeur du scorpion, le pied d'orion, etc., déterminés par un astre spécial.
Nous ne connaissons aucun dessin de ces figures se rapportant à l'époque romaine ou gallo-romaine; nous n'en avons que des descriptions trés vagues, qui ne seraient ici d'aucune utilité. La représentation qui en est faite sur laes zodiaques égyptiens ne peut guère être invoqués, l'origine de ces monuments étant d'une époque trop incertaine. En l'absence de documents précis, les cartes publiées avec tant de soin dans l'astronomie de M. François Arago, d'après les atlas de Bayer, de Bode et de Vaugondy, nous paraissent les seules qui permettent d'avoir une connaissance suffisament exacte de la forme des astérismes
consacrée par usage.
Sur les sphéres célestes, le taureau a le pied de devant au repos, et ceux de derrière courbés en partie sous le corps; la tête est tournée vers le haut de l'épaule gauche et renversée de façon à presenter de face les deux cornes, il a la tête trés accentuée, et la crinière descend jusqu'à la naissance du col; la queue, recourbée sur elle-même circulairement, est terminée par une touffe de poils.
Le scorpion diffère de la forme que lui donne la nature. L'on sait que ce petit animal est un arachnide, qu'il a, par conséquent, quatre paires de pattes et, de plus, de chaque côté des mandibules, de longs palpes terminés par des pinces semblables aux pattes d'écrevisses. La queue est divisée en six anneaux, dont le dernier, presque sphérique, renferme un dard venimeux. le dessin de la constellation ne lui donne que trois paires de pattes ordinaires et une quatrième paire armée de pinces sans palpes. La tête est carrée et terminée par deux petites cornes assez ressemblantes à celles de la femelle du lucarne (cerf-volant), appelée biche, et la queue est divisée en dix anneaux. Nous ferons remarquer que sur, sur le zodiaque de Denderah, les palpes et les pattes sont indiqués; mais le corps et la queue n'offrent aucune ressemblance avec ceux de l'insecte. Cette transformation des palpes en pattes est expliquée. Le champ de l'astérisme avait, à l'origine, une grande étendué. Il fut restreint, en remplaçant les pinces, sous Jules César ou sous Auguste, lors de la réforme du calendrier, par la constellation de la balance, qui ne figurait pas, avant cette époque, sur les sphéres grecques et les romaines. Ainsi le dessin du scorpion, sa représentation conventionnelle, est bien définie.
Le sagittaire est un cheval dont le col est transformé en buste d'homme, et dont les bras tendent en avant un arc armé d'une fléche. Les poissons, au nombre de deux, sont assez éloignés l'un de l'autre et placés suivant deux lignes de directions réciproquement perpendiculaires. A un anneau fixé à la naissance de la queue est attachée une torsade, enroulée plusieurs fois sur elle-même en forme de noeud, qui les relie l'un l'autre. Hercule est représenté un genou à terre; l'autre jambe est courbée comme celle d'une personne assise. La main gauche étreint Cerbére, et le bras droit, armé de la massue, estr levé pour l'écraser. Il est couvert de la peau du lion de Némée. Enfin le cygne est représenté les pattes repliées sous le corps, les ailes ouvertes, le cou ondulé et tendu devant lui. Il semble voler.
Rien de semblable n'est reproduit sur les murs de l'église.
Le Taureau a la tête droite, au niveau du corps, comme un animal au repos. Le lion paraît devorant, sans crinière bien accentuée; sa queue est grosse et touffue comme celle du renard.
Le scorpion n'a qu'une paire de pattes; elles sont terminées par de véritables griffes ressemblantes à celles d'un chien ou d'un chat. L'extrémité de la tête est prolongée en trompe; la queue est retournée sur elle-même comme celle d'un porc. Il ne présente aucun rapport, même trés éloigné, avec le petit animal qui porte ce nom ni avec la figure qui le caractérise.
Le sagittaire est un des sujets les moins bien ressortis au moulage, et par conséquent les moins biens reproduits par le dessin. La tête n'a nullement la forme de celle d'un homme. Il tendrait, dans cette position, son arc non en face, mais derrière lui, en retournant le corps. La tête assez grosse de l'animal et l'espéce de cercle qui l'entoure sembleraient indiquer un mouton nimbé.
Les poissons sont disposés l'un au dessus de l'autre, en sens inverse, et rattachés ensemble par la bouche, au moyen d'un cordon courbé aux deux extémités, qui passe au milieu de l'espace laissé entre leurs corps.
La figure attribuée à Hercule représente un homme vêtu d'une robe , le corps droit et la main gauche appuyée sur un bâton, dont la partie supérieure est brisée.
Le cygne a les ailes pliées sur le corps et l'apparence de marcher la tête tournée sur le côté. Les pattes ne paraissent pas palmées; elles semblent , au contraire, être des serres ou des griffes. Cet oiseau ne serait-il pas plutôt un paon ou un phénix?
D'autres figures de quadrupédes, trop frustres pour être appréciées et décrites exactement, complétent ces bas-reliefs. Sur le côté nord de l'abside, au dessus de l'une des fenêtres de la crypte, est sculpté un autre animal qui mord sa queue, l'envie peut-être.
De ce rapprochement, il nous paraît incontestable que l'on ne saurait assimiler ces sujets aux constellations, ni les attribuer au culte du paganisme. Ils doivent avoir trait, au contraire, au symbolisme chrétien. A partir du Vème siécle, et même antérieurement, le christ et les apôtres furent représentés, soit sous leurs formes véritables, soit sous celles d'attributs emblématiques. Alors, dans cet ordre d'idées, le taureau, le lion ne désigneraient-ils pas les évangélistes saint Luc et saint Marc? Le mouton nimbé ne serait-il pas l'agneau pascal, symbole de Jesus Christ ? l'homme qui est sur la même pierre ne pourrait-il pas être le bon pasteur, appuyé sur sa houlette? Les poissons n'ont-ils pas personnifié Jesus Christ dés le IIème et le IIIème siécle, et , par extension, la société chrétienne; n'étaient-ils pas le signe du chrétien? Vers le milieu du IV ème siécle, écrit M.Didron, dans son iconographie chrétienne, Optatus, évêque de Milésie, en Afrique, déclare que: le seul nom de poisson , suivant la dénomination grecque, contient une foule de noms sacrés dans l'ensemble des lettres qui le composent. Ichtus, qui signifie poisson, donne en latin, en prenant chacune de ses lettres pour initiales d'un mot grec: Jésus Christ fils du Dieu sauveur. Plus tard: Jésus Christ fut assimilé, non seulement au poisson qui se donne à manger, mais encore au pêcheur qui prend le poisson, comme le Christ a pris les âmes dans le filet de son amour. L'analogie n'est-elle pas évidente?
Le paon ou le phénix ne serait-il pas encore l'embléme de l'immortalité de l'âme et de la félicité éternelle.
Dans ces hypothèses, les bas-reliefs ne se rapporteraient au plus tôt qu'à la fin du IVème siécle; mais celui qui a trait à saint Phalier y est au moins postérieur de deux cents ans, les nimbes entourant la tête de Dieu et des saints n'ayant été mis en usage que vers le VIème siécle. Avant cette époque, le nimbe chrétien ne se voit pas sur les monuments authentiques.
Si ces sujets appartiennent au même édifice, ils ne remonteraient qu'au milieu de l'ére mérovingienne. D'autres sculptures qui existent à l'église et que l'on peut classer dans la même période, confirmeraient cette supposition. Sur le mur nord de l'abside, prés de la pierre représentant l'envie(?), est un autre motif(fig.14), dont la disposition rappelle ceux de l'église de saint Jean de Poitiers. Ce tableau a 1m10 d'élévation et 0m79 de longueur à la base. Il est rempli à l'intérieur de petites rosaces contiguës, encadrées dans un carré de 0m10 à 0m11 de côté. Le dessin en est simple : un cercle tracé au centre avec quatre rayons allant de la circonférence aux angles. Un point évidé est au milieu . Le sommet, disposé en forme de fronton, est divisé en deux bandes, contenant chacune trois rangées de petites moulures prismatiques ayant la forme de gouttes, et disposées en échiquier. L'encadrement du bas est lisse.
Sur le mur ouest, toujours du transept nord, sont encore des entrelacs qui ont une grande analogie avec ceux des mosaïques provenant de saint Marie Transtevére à Rome, de saint Pierre de Vienne, de saint Jean, et avec les ornements exécutés sur diver objets d'art, déposés dans nos musées, dont l'origine est antérieure au VIIIème siécle.
Nous ne croyons donc pas nous éloigner de la vérité, en concluant que toutes ces pierres sont les restes de l'ancienne chapelle mérovingienne, élevée sur le tombeau de saint Phalier. En effet, il résulte de la lecture de sa vie qu'un édifice lui fut consacré dés après sa mort, et que sa sépulture chrétienne, féconde en miracles, attira constamment des plus lointaines contrées de nombreux fidéles.
Si la date de la naissance ou de la mort de ce saint homme était connue, elle pourrait jeter, sans aucun doute, une certaine lumière sur la question. L'auteur de la vie admirable du glorieux saint Phalier a ouï dire (pieuses légendes du Berry,p198) que celui-ci vivait comme saint Eusice, dans la première moitié du VIème siécle. Il cite une tradition d'après laquelle ces deux solitaires construisent en même temps leurs chapelles, l'un à Selles, l'autre à Chabris, se prêtaient et se lançaient, malgré la distance, leurs outils qui, transportés par un souffle divin, arrivaient à destination. Cependant il éprouve quelques doutes en se rappelant que, suivant la légende, saint Phalier avait été reçu à Rome par le pape Etienne. or pour trouver un pape de ce nom, il faut se rapporter en avant ou arrière, Etienne Ier ayant occupé le siége pontifical de 253 à 257, et Etienne II de 752 à 757. D'un autre côté, les hagiographes le mettent en rapport avec les pieux Osius et Dionysius, l'un évêque d'Agen et l'autre de Clermont, qui trés probablement n'ont pas éxisté. Au milieu de renseignements aussi vagues, on peut apprécier de quelle importance serait l'interprétation exacte des curieux vestiges que le temps nous a conservés.
Nous voyons, dans sa vie écrite par le P.Labbe, que saint Phalier, "averti par une voix du ciel, se rendit conduit par un ange, à Chabris, lieu désert et inculte, sur les confins du pays des Bituriges, pour y attendre son dernier jour et y mourir". Il ne faudrait sans doute pas prendre à la lettre cette expression: lieu désert et inculte. Sous les romains, Chabris devait contenir une population assez forte. Le coteau qui domine le gros bourg est couvert de substructions, comme nous l'avons fait remarquer dans un autre mémoire. La voie romaine de Bourges à Tours le traverse, et, au dessus de la plate-forme de ce grand chemin, le sol est rempli, sur 0m25 à 0m30 d'épaisseur, de débris de toute espéce, se rapportant à cette époque reculée. La voie qui se dirige vers Poitiers et celle d'Argenton s'y reunissaient également avant d'atteindre le Cher. Il ne nous paraît pas inutile de faire remarquer que, prés de la première, à deux kilométres de Chabris, dans les terres de la rivière, plusieurs tombeaux gallo-romains ont été exhumés il y a une dizaine d'années, et que la direction prolongée de ces trois artéres passe prés de l'église actuelle.
D'autres preuves semblent devoir ressortir avec évidence, pour l'antiquité de Chabris, des documents écrits indépendamment, des traces matérielles qui existent encore dans le sol; preuves qui se corroborent les unes les autres.
Après la chute de l'empire romain dans les Gaules, Chabris, traversé par d'aussi grandes voies de communication, qui lui attirèrent vraisemblablement bien des désastres, conserva néanmoins une certaine importance. Les habitations qui couvraient le coteau existaient-elles alors ou étaient-elles détruites ? Cette question paraît devoir rester sans réponse. Ce que nous pouvons constater, c'est que saint Austrégisite y possédait, au VIème siécle, une villa appelée Stivalis.
Saint Austrégisile est né à Bourges, en 551, de parents pauvres, quoique trés recommandables; il a été élevé à la cour du roi Gontran, et, malgré les conseils qui lui étaient donnés, il embrassa le sacerdoce. Il était abbé du monastère de saint Nizier quand, à la fin de l'année 611, il fut appelé au siége archiépiscopal de Bourges. Sa villa n'avait pu être achetée ni construite par lui; elle lui venait de ses prédecesseur, aux mêmes droits qu'en jouirent ses successeurs, comme apanage de l'église. Il s'y produisait journellement d'éclatants miracles. En 731, plus d'un siécle après sa mort, lors de la guerre de Charles Martel avec Eudes d'Aquitaine, les soldats l'envahirent, la pillèrent et y mirent le feu, malgré les représentations des habitants. Ils en furent aussitôt cruellement punis et atteints d'atroces souffrances. Dés que la nouvelle en fut parvenue au camp, Charles Martel ordonna qu'on respectât à l'avenir toutes les choses ayant appartenu à saint Autrégisile.
les archevêques de Bourges, par suite de l'attribution de ce domaine, étaient seigneurs en partis de Chabris. Les Rabeau que l'on voit, dés l'année 1040, au même titre, en partie également, prétendaient être en possession de leur fief depuis le régne de Chaerlemagne. Cette division seigneuriale doit avoir subsisté jusqu'au XVIIème siécle. Au Xème siécle, en 990, Chabris, qui n'avait pas cessé d'exister, au moins comme bourg, sinon comme ville, était le chef lieu d'une vicairie ou viguerie, sous le nom de Vicaria Carbriacensis. La population devait en être encore relativement nombreuse. Ainsi ce lieu, du vivant de saint Phalier, soit au VIème ou au VIIème siécle, ne pouvait être désert dans l'acceptation que l'on donne à ce mot. M.Ernest Desjardins admet que Chabris est d'origine gauloise. Sur la carte de Peutinger, la voie figurée de Tassiaca (Thésée) à Avaricum (Bourges) forme, entre ces deux localités, six coudes à angles droits. Gabris est inscrit au milieu, à XXIIII lieues gauloises (53 kms),