Extrait de "Le Cocher" du 16 août 1846.
La commune de Brion, canton de Levroux, si mal traitée déjà par l'orage et la grêle de samedi dernier, vient d'être le théâtre d'un bien triste événement: Hier mercredi 5 août, vers cinq heures et demi du soir, par une température de 33degrés, de gros nuages noirs venant du sud-ouest, et dirigés par la vallée de la rivière de Villelongis et de Trégonce, s'avançaient rapidement en se réunissant au-dessus du domaine de Grange-Dieu Le tonnerre n'avait grondé que deux ou trois fois et paraissait encore éloigné; cependant une bourrasque violente faisait craindre une averse prochaine
Trente-un moissonneurs occupés à travailler sur un point culminant, quittèrent leur ouvragepour se mettre à l'abri sous des bourrées qu'ils réunirent en tas Dix d'entre eux préférèrent se rendre au domaine, les autres se divisèrent en plusieurs groupes; le plus considérable était composé de douze individus Pendnat ce temps, la tête de la nuée était arrivée au niveau de la côte Un effroyable coup de tonnerre retenti; la foudre tomba, et enveloppa comme un nuage de feu le groupe principal
Quatre moissonneurs ont été tué sur le coup et cinq ou six autres ont été grièvement blessés Un moissonneur d'un autre groupe, occupé à porter quelques fagots pour arranger l'abri et éloigné de trois ou quatre pas du précedent, a été frappé à une jambe et renversé. Parmi les ouvriers qui retournaient au domaine, deux, restés à une cinquantaine de pas du groupe si cruellement frappé, ont ressenti les effets de la commotion éléctrique; l'un a été violemment renversé, l'autre a seulement eu son chapeau enlevé de dessus la tête.
Le plus maltraité d'entre les morts est un homme qui s'était couvert d'une peau de chèvre: son corps est horriblement brûlé et, trois à quatre heures après l'apoplexie, son cadavre avait acquis la raideur d'une barre de fer. Ce qu'il y a de curieux, c'est que chez plusieurs des individus atteints par le fluide éléctrique, la peau est fortement roussie sans que les vêtements aient la moindre trace de brûlure, même chez ceux qui sont encore vivant et qu'on espère sauver.
Extrait de " L'anti-clérical." Edition 1881.
On nous signale de Levroux un nouvel acte d'intolérance du curé doyen de cette ville. Une veuve nommée Théret, marchande de journaux, a un fils âgé de douze ans, qui doit faire sa première communion. Le curé de Levroux a fait demander dernièrement au presbytère la mère de cet enfant et l'a prévenue que si elle continuait à vendre des journaux, son fils serait renvoyé du catéchisme. La veuve Théret lui répondit: " Monsieur le curé, ce commerce est mon gagne-pain, je ne puis y renoncer, j'ai des enfants à élever; du reste, le but que vous poursuivez ne serait pas atteint; car un autre vendrait des journaux à ma place, des que j'aurais cessé de la faire." Il faut dire qu'il ne se vend, à Levroux, que des journaux républicains; des journaux réactionnaires n'ont pas d'acheteurs. Le curé a renvoyé le jeune Théret du catéchisme et il a déclaré qu'il ne le reprendrait pas. Le curé est pourtant payé pour enseigner le catéchisme. Puisqu'il refuse de faire sa besogne , il seraitjuste de lui supprimer son traitement.
A quand la suppression du budget des cultes?