Extrait de "Revue des sociétés savantes de la France et de l'étranger." Edition 1856-1882.
..." On sait qu'on a découvert récemment des peintures murales dans l'église de Fontaine en Sologne. Sur la demande de M. Roussel, maire de la commune de Fontaine, M le préfet du département a nommé une commission, composée de trois membres de la société des sciences et lettres de Blois, chargée de lui faire un rapport sur la découverte susdite et sur l'utilité qu'il y aurait à demander des fonds au gouvernement pour la restauration ou la conservation de ces peintures, dans le cas où elles présenteraient un intérêt historique ou artistique.
Cette commission,..., s'est rendue sur les lieux et les a examinés. M. de Martonne a été chargé par la commission de faire le rapport au préfet. Nous en avons eu communication après la remise officielle, et nous avons pensé que nos lecteurs liraient avec quelque intérêts un extrait de ce document:
« Notre-Dame-de-Fontaine-en-Sologne est une église du treizième siècle, dont le vaisseau élancé est de proportions élégantes. Le portail appartient à deux époques. La partie inférieure est une oeuvre de l'art roman, et conséquemment du douzième siècle.
« La partie supérieure (postérieure d'un siècle) est du même temps que l'intérieur de l'église. On remarque au fronton du portail, comme à celui de l'abside (de forme carrée, cas peu commun), des traces de fortifications et des ouvertures de meurtrières qui donnent à cet édifice un caractère curieux de construction mixte, c'est-à- dire à là fois civile et religieuse. La partie méridionale à été reconstruite au quinzième siècle, extérieurement, pour y établir des
chapelles, depuis détruites. L'intérieur a été badigeonné en blanc pour les parties planes, tandis que les parties en relief, telles que colonnes, nervures de la voûte, retombée des arcs, doubleaux et consoles, ont été peintes en gris. Cependant le choeur a été épargné; il est couvert, de peintures assez intéressantes, mais qui paraissent une restauration des anciennes peintures contemporaines de la construction primitive, restauration accomplie au dix-septième siècle, probablement au temps de Louis XIII.
« J'arrive, continue le rapporteur, à l'objet principal de notre mission, qu'il était cependant nécessaire de préparer par quelques préliminaires. Les peintures découvertes sous deux couches de badigeon, doivent couvrir tous les intervalles des croisées, mais on n'en voit encore que quelques parties peu considérables, sur lesquelles on a ôté le badigeon. A droite, en entrant, on aperçoit une inscription courant le long de la plinthe ; à gauche, un personnage revêtu d'un froc noir et accosté d'un bâton pastoral; dans l'entre-croisée suivante, une église et un personnage semblable à celui qui vient d'être indiqué, avec une inscription pareille. Il paraît que ces murs ont été deux fois peints, une fois dans des proportions restreintes et une seconde fois par-dessus, dans des proportions colossales. Les fragments d'inscriptions consistent dans ces mots : Priez pour nous, en caractères de la forme du dix-septième siècle. Les proportions élevées des figures, la forme moderne des lettres ne paraissent pas assigner à ces peintures, exécutées à la colle, une date très-ancienne. Elles peuvent être attribuées au même artiste ambulant et peu habile qui restaura le choeur. Il faudrait beaucoup de temps et un travail considérable pour découvrir entièrement ces peintures, qui d'ailleurs ne sont pas rares dans les églises de la Sologne, autrefois plus riche qu'elle ne l'est maintenant. Les personnes chargées d'examiner ces fresques n'ont pas pensé qu'elles méritassent un intérêt spécial. L'édifice, fort beau d'ailleurs, est solide et peut être
maintenu par la fabrique en bon état de propreté, en le revêtant d'une teinte uniforme couleur de pierre, sauf le choeur, et en rouvrant la fenêtre géminée du chevet, bouchée à tort par un tableau sans mérite artistique. » [La France centrale.)
Extrait de "Rapports et délibérations"
Avril 1883: Construction d'une école mixte. le mauvaise état et l'insuffisance de l'école actuelle, rendent indispensable une nouvelle construction.
Avril 1893: Demande de réparations pour l'église.
Août 1913: Eglise de Fontaine en Sologne classée comme monument historique , travaux de restauration, demande de subvention.