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Anecdotes
Extrait de " Annales de la société royale des sciences,...." Edition 1818-1836.
"la Fontaine de l'Erable."
Non loin de cette auberge (située prés du cimetière gallo-romains de Giévres), et tout-à-fait sur le bord de la route, existe une fontaine qui porte le nom de Fontaine de l'Erable. Elle est remarquable par la pureté et la limpidité de ses eaux. On raconte à son sujet une fable que la tradition a conservée, et qui paraît remonter à une haute antiquité. Les gens de Giévres disent qu'au temps de l'existence de l'ancienne ville, cette fontaine devint un goufre qui menaçait d'engloutir la contrée, et que ses habitants ne parvinrent à conjurer ce malheur qu'en jetant toutes les toisons de leurs moutons dans ce goufre, qui fut alors comblé. Les explications de cette fable ne manquent pas, et ceux qui la rapportent au culte du soleil y voient rappelée l'influence du bélier équinoxial du printemps, qui fait cesser les ravages de l'hiver et ramène la belle saison; mais nous nous garderons bien de nous livrer à des interprétations conjecturales. Il nous suffit d'avoir constaté une ancienne tradition."
Extrait de "Les dernières nouvelles" de 1887:
"Jamais la superstition et le crime ne se donnèrent la main plus étroitement que dans l'horrible cause qui vient d'être jugée par la cour d'assises du dé-
partement de Loir-et-Cher.
Un forfait rappelant les pages les plus sinistres du moyen-âge. Qu'on imagine toutes les ignorances, tout l'obscurantisme empreint de religiosité, tous les grossiers appétits, toutes les cruautés abominables des périodes barbares, et l'on se formera une idée du drame dont nous avons à noter les péripéties judiciaires.
Il remonte à quatre mois à peine cependant; il date de l'été dernier.
Il a eu comme théâtre un des coins les plus incultes de l'ingrate terre de Sologne ce pays de l'Orléanais ou l'infécondité du sol eut si longtemps pour corol-
laire l'aridité désespérante des esprits, et, comme acteurs, des gens nés parmi cette fraction de la race campagnarde qui, en dépit de la révolution, des pro-
grès sociaux, des étapes de la science, s'attarde dans le culte des sauvageries du passé et les pratiques d'un illuminisme brutal.
La sorcière de Gièvres.
Ce sera même l'unique consolante atténuation des débats, la pensée que les coupables appartiennent, par hérédité, à un monde à part, ont le cerveau
moulé autrement que la masse de leurs concitoyens, et semblent en quelque sorte, prédestinés par leurs origines à l'incroyable complot tramé contre une
mère devenue encombrante.
Elle était passablement inoffensive, la pauvre vieille Marie Chalaignault. Autour de Romorantin, on ne lui avait pas moins fait une réputation de sorcière. Elle la conserva, plus tard, lorsque, après la mort de son mari Jean Lebon, elle se plaça en condition au bourg de Gièvres, distant d'environ douze kilomètres du chef-lieu d'arrondissement.
Un moment elle avait espéré finir là, en repos, son existence tourmentée. Mais les ans s'amassaient, là vigueur s'en allait. Force était à la veuve de songer à la retraite. Elle se demandait chez lequel de ses enfants elle trouverait un abri.
Ils étaient trois : deux fils et une fille. Celle-ci mariée depuis une dizaine d'années à un paysan du nom de Thomas.
Marie Chalaignault, veuve Lebon, décida qu'elle prendrait ses invalides auprès de sa fille, Georgette Thomas et de ses petits enfants. Le gendre consentit et un soir la vieille arriva, apportant ses économies avec ses nippes, au lieudit de Luneau, sur le territoire d'une commune située de l'autre côté de
Romorantin, mais à peu près dans le même rayon : Selles-Saint Denis.
On installa Marie Lebon, le mieux qu'il fut possible, en apparence. Déjà, néanmoins, elle eut pu comprendre qu'on la regardait d'un oeil malveillant, se souvenant que, quelques années auparavant, elle avait eu à endurer les violences de Georgette, elle n'était point sans appréhensions pour l'avenir.
Bientôt elle allait s'apercevoir des sentiments de son entourage.
A Selles saint Denis.
Le pain qu'elle mangeait, dès la première semaine, on le lui faisait payer cher ! Ses facultés ayant baissé, elle ne pouvait être d'aucun secours au logis; Avec l'âge, un commencement de paralysie était venu. La moelle épinière se disloquait. Marie Lebon tournait à l'idiotisme. Plus on sentait qu'elle ne serait qu'une charge pour le ménage, plus on la rudoyait.
-Travaille ou crève, suppôt d'enfer! . "
Ses quelques cents francs, ses hardes étaient âprement convoités. L'argent ayant disparu, les frères de Georgette, Alexis et Alexandre Lebon s'en émurent.
— Qu'est devenu le magot?
— La vieille l'a perdu ou jeté, leur répondit-on.
Alexandre, Alexis accusaient leur soeur de s'être emparé de l'escarcelle.
— Tu n'as reçu la mère ici que pour ça
— Eh! prenez-la, vous autres! ripostaient aigrement les Thomas. Mais les frères Lebon faisaient la sourde oreille.
Injuriée, houspillée,l''infirme, sans défense, subissait tout.
Sous l'influence des mauvais traitements, son mal s'accroissait. Plus on la malmenait, plus elle devenait une bouche inutile.
A travers le brouillard qui obscurcissait son intelligence, elle sentait vaguement qu'on ne l'avait acceptée que pour se délivrer d'elle par de ténébreuses machinations.
Maintenant qu'on l'avait dépouillée, il ne restait qu'à l'expédier au plus vite.
On allait tenter de l'interner dans une maison de fous.
Des démarches furent entreprises, toutefois. Elles ne semblaient pas devoir aboutir. Aussi, de plus en plus, la situation de la malheureuse inspirait-elle une répulsion égoïste.
D'autre part, tout incident pénible qui se produisait, soit au dedans, soit au dehors, tout malheur qui survenait était imputé à ses accointances avec Belzébulh.
— C'est elle qui jette des sorts! chuchotait-on.
On s'agenouillait à l'église pour contrebalancer une si Funeste influence. En des invocations mystiques, on en référait aux saints du Paradis. Aucun raisonnement n'eût convaincu les stupides et lâches ignorants que Marie Lebon n'était pas en communion intime avec le diable et qu'elle n'enfourchait
point, à la dernière nuit de la lune,le traditionnel balai qui mène les sorcières au sabbat. .
Son gendre, sa fille, ne se bornaient pas à lui manifester leur haine. Ils enseignaient à leurs enfants, à Eugénie, surtout, l'ainée, à s'insurger contre la
grand'mère, à l'exécrer. La guerre ouvertement déclarée par Georgette Thomas était une guerre de mégère et de furie.
Elle les convoque au Luneau. Ils accourent, c'est l'après midi du 29 juillet....Un premier attentat a eu lieu le matin. Déterminée au meurtre de sa mère, l'infrnale Georgette s'est ruée sur elle, l'a poussée dans le feu. La "mère" a pu en sortir, une partie du front rôtie, les sourcils grillés. A présent elle est sous clé , dans un hangar. Georgette la tient prisonnière. Après un colloque, on lui rendit la liberté.
Un conseil de famille:
L'entretien, cependant est monté au diapason d'une querelle. Les fils Lebon demande si on a retrouvé le boursicot égaré.
Non, disent les Thomas, soutenant leur mensonge.
La visite d'un prêtre fait taire les dissenssions. L'ecclésiastique parti, on met le couvert pour le diner. Autour de la table, on tient conseil, la femme de Thomas dirige la discussion. La plus forcené de la bande, c'est toujours elle, la paysane sordide et fanatique.
On tombe d'accord, la sorcière de Gièvres est condamnée à mourir. Plus tard on recommencera à se disputer les écus.
Pour l'exécution de la sentence, ce n'est pas trop de quatre boureaux. la cheminée haute, brasille le combustible qui a servi à la cuisson des aliments. Un angle de la piéce est occupé par le lit où la podagre s'est recouchée sur la triste paillasse où elle croupit, si souvent en proie aux outrages, aux coups.
On apporte un verre, on la convie à le vider. Au redoublement des avanies, au grimacement des figures, elle a deviné qu'une comspiration suprême est ourdie contre elle. Ce breuvage qu'on lui offre, n'est-ce pas le poison qui doit l'achever? Elle se défie de tout. Elle lutte pour sa vie, dans un dernier combat. Alors une scène s'apprête: une scène qui égale en horreur tout ce que la tragédie antique a inventé.
Le bûcher:
Marie Lebon est arrachée de sa couche, trainée vers l'âtre, précipitée sur les tisons ardents. Blême, baignée déjà des sueurs de l'agonie, échevelée, claquant des mâchoires, elle implore, elle supplie.
On étouffe ses cries et ses adjurations.
Au milieu de sa face convulsée par l'éffroi, tenaillée par la douleur, ses yeux s'agitent, hagards, désespérés. Ils n'aperçoivent que des visages farouches, des bras menaçants. Sur les physionomies bestiales, ils ne lisent que d'implacables résolutions. Comble d'épouvante, enfin, ils voient le lit où tantôt reposait la malade se transformer en un bûcher, aux flammes duquel elle va périr.
Le foyer est trop morne, au grè des tortionnaires. Ils avivent le feu. Ce n'est pas encore assez. ils veulent pour leur échafaud, les rouges lueurs d'un incendie. Et pendant que les frères Lebon maîtrisent la condamnée, leur soeur, pour activer l'auto-da-fé de la mère, estrait la paille du grabat. On crie à Marie Chataignault de prier. Par un amalgame féroce de dévotion et d'atrocité, on veut que le supplice de son corps soit escorté du salut de son âme. Un mysticisme odieux emporte les exécuteurs.
Tandis qu'au contact des charbons grésillent les chairs de l'idiote, que ses hurlements montent, roulés dans l'âcre fumée qui emplit l'air, que ses membres se tordent et bout la liqueur de ses veines, eux, récitent des de profondis, exorcisent les démons, promènent autour du bûcher une branche de buis trempée d'eau bénite, la secouent en guise de goupillon, font des signes de croix et entonnent un cantique.
La nichée des bambins assiste à ces sanguinaires profanations. A Eugénie Thomas, qui a sept ans, on fait chanter des litanies. Qunand le brasier a terminé son oeuvre, les parricides sortent pour se rendre au presbytère. Ils vont se confesser, chercher l'absolution !
Les parricides:
Ils se supposent en règle avec la justice divine, les bandits ! Pour ce qui est de la justice humaine, ils espèrent la déjouer à l'aide d'un plan. Jusqu'à dix heures du soir , c'est à dire pendant plus de trois heures, le résidus épars du cadavre continue à se consumer. Thomas en est le gardien.
Les gendarmes se présentent, puis les délégués du parquet. On leur montre les pieds de la suppliciée, épargnés par la combustion. Et les assassins disent:
La vieille avait fait une chute; une autre se serait relevée; son état de faiblesse, à elle, ne lui a pas permis. Cependant, il reste aussi la tête. Elle n'est qu'en partie carbonisée. Cette circonstance exclut l'hypothèse d'un accident. Les héritiers s'embarrassent dans leurs éclaircissements prétendus.
Le matin du 30 juillet, les gendarmes d'une petites de Sologne, Selles saint Denis, reçurent l'ordre de se rendre à la ferme de Luneau.
Horrible spectacle:
Au milieu de cendres refroidies, une tête presque intacte, dont la bouche bavait du sang, des pieds crispés et noircis, un fragment de bras enserrant le crâne et le contournant, calciné mais conservant sa forme anguleuse.
Quatre personnes étaient là : les deux fils du cadavre dont les restes gisaient dans l'âtre éteint, sa fille, la femme Thomas, son gendre, mari de cette dernière.
Une famille de Chauffeurs:
Bientôt l'un des fils, Alexandre Lebon , fit des aveux formels:
"Ben oui, on voulait tous quatre s'débarrasser de la vieille g...,all'nous embêtait. Alors on a dit: faut la brûler. On a mis des fagots en dessous et elle au dessus. Et Thomas, pour q'all' ne s'en sauve pas, l'a pilée sur le feu à coup de talons. Il disait comme ça que ça allait ben et qu'all' allait brûler. Sa femme a tiré de la paille et a fait un bouchon qu'all' lui a passé; avec ça il a allumé la vieille en dessous, par sa robe.
Les témoins du crime:
Quatre tout petits enfants assistaient à l'immonde cuisson de leur grand mère. la plus grande, Eugénie Thomas, a sept ans.
La jeune Eugénie Thomas(terrible accusateur de ses parents) raconta que ce furent ses deux oncles, Alexandre et Alexis, arrivés la veille au Luneau, qui prirent la grand mère, l'un par les pieds et l'autre par la tête, et la jetèrent dans le feu. Elle a bien vu son père Thomas allumer les vêtements de la grand maman avec un bouchon de paille que lui tendait maman.
Quand on la confronta avec les restes de sa grand mère, elle recula avec un geste appuyé de ces mots:
" Oh, oui, je l'ai assez vue comme ça, allez, c'est bien elle."
" A-t-elle crié beaucoup, votre grand mère ?"
" Oui, bien longtemps, tant qu'elle a pu. Et puis, à la fin, elle n'a plus rien dit."
" Et, répéterez-vous ce que vous nous racontez là, ajoutèrent les magistrats en insistant."
" Oui".
Alexis Lebon:
On interroge ensuite Alexis.
Il déclare qu'en 1879 sa soeur avait jeté la mère sous les pieds des vaches. La femme Thomas: "Mon frère m'en veut."
Alexis continue:
" Je suis venu le soir du crime sur les instances d'Alexandre. Arrivé chez Thomas, j'ai reproché à ma soeur d'avoir jeté ma mère dans le feu, le matin même." Après le départ du prêtre, comme on était à table, ma soeur se leva subitement et dit :
" ça me lève, il faut brûler la mère ou Alexis pour détourner le sort. "
Effrayé, Alexis dit:
" Brûlez-la, plutôt que moi."
Puis il prit sa mère avec l'aide d'Alexandre, et la porta dans la cheminée. Il dit avoir agi sous l'influence de la peur. Thomas et sa femme le menaçaient d'un couteau.
Le gendre:
Thomas prétend que, pendant qu'on mangeait, sa femme s'est levé en disant;
"Chers frères, ça m'enlève, il faut brûler la mère ou Alexis."
Alexis alors a répondu:
" Je ne veux pas brûler pour elle, viens Alexandre."
Tous deux ont porté la victime dans la cheminée. Puis sa femme a mis le feu. Moi, dit-il, je restai près du lit avec les enfants, je n'ai rien fait. Quant la porte a été ouverte, je suis sorti. Les frères se sauvaient. J'ai pris le chapeau d'Alexis. ma femme m'a donné une bouteille disant:
" Jette cela c'est le sort."
La petite fille de la victime:
Après une courte suspension d'audience, le président appelle la petite Eugénie Thomas, âgée de sept ans. Un mouvement se produit dans l'auditoire.
M. Petit et Ballon demandent que ce témoin, en raison de son âge, ne soit pas entendu.
la cour, après avoir délibérée, décide qu'on entendra le témoin. Eugénie Thomas est une fillette intelligente et dépose avec aplomb. Elle dit qu'après le départ du curé, on a cueilli des feuilles et des carottes pour l'âne d'Alexis. Puis on est rentré et on s'est mis à table. Mère s'est levée alors et a dit:
" Il faut brûler la grand mère."
Elle a tiré ensuite de la paille de la paillasse, et papa a allumé le feu. ma grand mère a crié un peu, mais guère. Après quoi, mon père a pilé grand mère dans la cheminée.
La fillette dit qu'elle pleurait dans un coin, regrettant sa grand mère qui lui donnait de bons soins.
Elle est parti dès qu'elle a vu la porte ouverte, car on avait ouvert celle-ci à cause de la fumée et de l'odeur. les parents avaient défendu à Eugénie de raconter ce qu'elle avait vu. Pressée de questions, enfin, la petite Eugénie raconte tout. A côté des muscles incinérés, des os calcinés, des tissus adipeux, fondus, elle fait, en pleurant, l'aveu terrible.
Les plaidoiries:
Maintenant, c'est le tour des plaidoiries.
Réquisitoires de M. le procureur général Fachot.
Défense de M. Ballon, pour Georgette Thomas; Petit, pour Thomas; Georges Laguerre, arrivé au dernier moment de Riom, où il avait défendu Lagriffe, pour l'ainé des Lebon; Henry enfin, pour Alexandre, le cadet.
Trois des accusés conservent une impassibilité qui ne s'est pas démentie un instant. Alexandre Lebon seul est ému; il pleure surtout pendant la plaidoirie de M. Laguerre.
Le verdict:
le jury entre à cinq heures dans la salle de délibération. Au bout d'une demi heure, il rapporte le verdict, qui est affirmatif sur toutes les questions.
Des circonstances atténuantes sont admises en faveur des deux frères Lebon. L'arrêt condamne Alexis aux travaux forcés à perpétuité, Alexandre à vingt ans de la même peine.
Thomas et sa femme sont condamnés à Mort. L'homme garde son insensibilité, la femme s'affaisse sur son banc.
Double exécution:
L'exécution a eu lieu à Romorantin. La femme Thomas a été aussi lâche dans l'expiation qu'elle avait été cruelle dans l'exécution du crime; il a fallu la porter comme un paquet, elle demandait grâce, un aide a du la saisir par les cheveux, au moment où tombait le couperet. Thomas, lui, mourut avec résignation, sans forfanterie, mais sans faiblesse. La foule qui était nombreuse, a été vivement impréssionnée.
Une complainte fut écrite à ce sujet
Ecoutez, âmes sensibles,
le récit affreux et vrai
d'un fatidique forfait,
aux conséquence horribles.
Les femmes en pleureront,
et les hommes frémiront.
Dans le Loir et Cher, une femme,
ayant soixante-cinq ans,
s'en va, sans perdre de temps,
chez sa fille, un monstre infâme,
Elle lui dit: "J'ai quelques sous;
"Laissez moi vivre chez vous.
Thomas était l'nom du gendre;
Il répondit: " grand merci"
Les frèr"s de sa femme, aussi,
N'avaient pas trop le coeur tendre;
Apreuv' qu'ils ont fait mourir
leur mère, au lieu de la nourrir.
A Selles, la pauvre vieille,
vint demander en tremblant
Un asile à son enfant,
Et que sur son sort on veille.
Georgette, avec son époux,
Se dit :Quand la tuerons-nous.
Thomas, le gendre, s'apprête
à commettre l'attentat.
Pour aider l'assassinat,
Les deux fils sont de la fête.
La victime, en paix, dormait:
Et, l'bûcher se préparait,
Dans l'sommeil ils la surprennent
Malgré les pleurs des petits,
Tremblants de peurs, dans leurs lits;
Dans la ch'minée ils l'entaînent
Et de pétrole on l'enduit;
La flamme, tout à coup, luit
C'crime affreux, pour le décrir
Je n'peux pas trouver de mots,
Je n'ai plus que ces sanglots,
Assassins pour vous maudire.
Vous n'méritez pas d'pardon.
Parricides, c'est votr' nom.
....., Hélas fut le vôtre.
Après une telle horreur,
C'est une sanglante erreur...
Allez comme un bon apôtre, Vous confesser, tour à tour;
La justice aura son tour.
MORALITE:
Faut-il que sur la terre
S'trouvent des monstres affreux!
Qui de brûler sont heureux,
Pour un peu d'argent leur mère.
Les sorcières n'excusent pas
L'horreur d'un pareil trépas.