Histoire 2

 

Extrait de "Rapports et délibérations"  suite...

Août 1905 : "Le Conseil municipal de la commune de Gièvres a demandé l'établissement d'une passerelle pour piétons, par dessus le chemin de fer, au lieu dit « La Grange de Rire » point la ligne a coupé le chemin de la Collinière à la Maison Neuve. Une décision ministérielle du 8 août 1904 a fait connaître qu'il n'y avaitpaslieu d'accueillir favorablement cette demande."

Août 1906:   M. Pichery dépose le voeu suivant : 
  " La partie du territoire de Gièvres, située entre le canal du Berry et le Cher était autrefois la plus fertile de cette Commune parce qu'elle était herbée en prairie d'excellente, qualité. Elle n'est plus maintenant, pendant la plus grande partie de l'année, qu'un marais : le jonc a remplacé l'ancien « bon foin » ; le fauchage ne peut-être pratiqué qu'à la main ; l'extraction souvent qu'à dos d'hommes.
  Cette transformation désastreuse est due aux mauvaises condi-
tions, au mauvais état du canal du Berry. 

 Cependant, les propriétaires de ces prairies classées en première catégorie n'en continuent pas moins d'acquitter l'impôt foncier, plus élevé aujourd'hui que le bénéfice provenant de la récolte. 

 Au-nombre de plus de 200, ces propriétaires, tous petits cultivateurs, viennent de se syndiquer pour défendre leurs droits.

Je demande au Conseil général de donner à ce jeune syndicat l'appui moral qu'il mérite et d'inviter les ministres compétents à accueillir favorablement ses trop justes revendications. 

M. Garnier. Il n'est pas douteux que les impôts payés par les prairies naturelles sont hors de proportion avec les bénéfices qu'elles procurent. Mais ce qui nuit en réalité aux prairies naturelles ce sont les prairies artificielles ; or nous ne pouvons pas interdire celles-ci.

  Sous réserve de cette observation, je veux bien qu'on diminue les impôts des propriétaires de près; je voudrais qu'on diminuât ceux de tout le monde.


M. Pichery. Je ne demande pas de réduction d'impôts mais l'entretien du canal de Berry, pour que les prairies dont il s'agit ne soient pas transformées en marais.

Le voeu de M. Pichery est adopté.

 1917:  "Si vous y consentez nous ferons figurer ici, dans ce rapport, pour qu'elle demeure dans nos procès-verbaux, la lettre du chef de bataillon Baron, du 113e d'infanterie à M. l'Inspecteur d'Académie sur la imort du  sous-lieutenant Henry. 
                              Lettre du chef de bataillon Baron, du 113e régiment d'infanterie.

   28 décembre 1914.
  J'ai la douleur de vous annoncer la mort du sous-lieutenant de réserve Henry, instituteur à Gièvres. Il appartenait à mon bataillon et est mort héroïquement.
Il s'agissait d'attaquer un village occupé par les Allemands; les hommes cachés dans des tranchées devaient en sortir tout à coup après un bombardement de notre artillerie et se précipiter sur les barbares. C'est 'dans de pareilles circonstances que l'exemple de l'officier s'impose. Au signal, Henry s'est élancé entraînant son monde. Au bout de quelques mètres, son unité est prise sous le feu d'écharpe d'une mitrailleuse : Henry à le bras fracassé. Ses hommes, voyant le chef blessé, s'arrêtent ;  malgré sa blessure, il saisit un fusil de son bras resté  libre et s'élance à nouveau entraînant ses soldats: il tombe alors fracassé par plusieurs balles.
  Je l'avais en haute estime; c'était'un officier modèle, en outre charmant camarade. C'est encore un bon officier qui disparaît; sa mort n'a pas été inutile, puisqu'il a entraîné son monde en avant en donnant le bon exemple.
  J'ai fait recueillir son corps, nous lui avons fait une sépulture convenable, et j'ai rassemblé ses affaires personnelles. 
  J'ai proposé Henry pour une citation à l'ordre de l'armée."

Extrait de " Cours d'antiquités monumentales". Par Arcisse de Caumont. Edition 1830-1843.

..." Cimetière de Gièvres. D'après l'intéressante notice de M. Jollois, le cimetière antique de Gièvres, l'antique Gabris est situé à peu de distance de la route de Bourges à Tours, indiquée par la table de Peutinger. A l'occident du cimetière passait une autre voie romaine dirigée du Nord-Ouest au Sud-Ouest, traversant le Cher à Chabris et passant par Romorantin..."

  "...On a trouvé dans le cimetière de Gièvres un quantité considérable d'urnes...Quelques unes étaient d'une couleur tirant sur le rouge: Mais le plus grand nombre avait une couleur noire ou bistrée qui paraissait due à l'application d'un vernis, quoique la pâte de la poterie fût noire.

  La plus grande partie de ces vases renfermait des débris d'os brûlés et des cendres. Plusieurs aussi étaient vides et n'ont été trouvés remplis que du sable même du champ dans lequel ils avaient été enfouis.

  Avec les urnes cinéraires on a découvert à Gièvres une grande quantité de petits vases....C'étaient des espèces de bouteilles à ventre très-renflé, à goulot fort étroit, n'ayant pour la plupart qu'une anse. ils étaient tous vides et ne contenaient qu'un peu de sable. Il y en avait de différentes grandeurs. Les plus forts n'offraient guère plus de 7 pouces de hauteurs sur un diamètre à peu près égal à l'endroit du plus grand renflement. La plupart étaient faits d'une terre légère, demi-cuite et perméable à l'eau.

  Les fouilles ont aussi produit un grand nombre de coupes en poterie rouge ornée, des gobelets de forme cylindriue, des assiettes et de grande amphores, dans lesquelles on n'a jamais remarqué que du sable et point de cendres.

  Près de ces différents objets, on a exhumé à Gièvres, comme dans presque tous les cimetières gallo-romains, une grande quantité de clous qui ne différent point de ceux dont nous nous servons encore aujourd'hui, et qui sans doute provenaient au moins en partie du coffret qui renfermait les vases et les objets confiés à la terre. Enfin, l'on a trouvé bon nombre de médailles, notamment du règne de Claude, des fibules, des anneaux et un fragment de miuroir en métal.

  M. Jollois fait observer que le terrain du cimetière de Gièvres n'est qu'une espèce de sable de couleur jaunâtre, et que les ouvriers étaient presque toujours avertis de quelque trouvaille par l'aspect noirâtre du sol, provenant du mélange du sable avec des cendres et du charbon. Les urnes n'étaient qu'à six ou sept pouces de profondeur, ce qui fait que beaucoup d'entr'elles avaient été renversées et brisées par la charrue.

  Tout près du cimetière, on a reconnu une aire d'environ 7 pieds sur 5, formée de sable agglutiné et endurci, qui était évidemment le pavé de l'ustrinum, et sur lequel on voyait encore une couche de charbon et une masse d'os calcinés.

note de l'auteur:

   D'après les recherches de M. Jollois, la station romaine était placée au nord du cimetière antique; on y trouve fréquemment des médailles, et l'on y voit une grande quantité de tuiles à rebords, des fondations de murailles avec assises de briques, des tuyaux de chaleur en terre cuite de forme rectangulaire, dont les bords extérieurs étaient sillonés de raies faites exprès pour établir une forte liaison avec le mortier ; des fragments d'amphores, etc..En considérant l'espace occupé par ces débris on pourrait reconnaître avec assez de précision l'étendue de l'ancienne ville.

  On a trouvé à Gièvres deux urnes accolées, dont l'une renfermait des cendres et des restes d'os brûlés, et dont l'autre vide était fermée par une espèce de vase à téter bouché lui-même avec une médaille de l'empereur Claude. Les deux urnes étaient couvertes d'un plat un peu creux en poterie commune. M. Jollois suppose que ce petit monument était consacré à la mémoire d'un enfant chéri, ce que paraitrait indiquer le vase à téter placé près des cendres.

 découverte dans ce cimetière de pierres coniques: seraient-ce des poids de tisserands, où des amulettes consacrées à la déesse Vénus Astarté qui était vénérée à Paphos sous la figure d'une pierre conique.!!

 Extrait de "Mémoires de la société ds sciences et lettres de Loir et Cher.." Edition 1867.

...." Ces miasmes, qu'on propose d'anéantir, ne les effrayèrent pas, sur le plateau qui domine le lac de Soain, renommé pour la pureté de ses eaux, ou sur celui de Giévres, au pied duquel jaillissent des sources vives, dont l'une bouillone encore dans les ruines de leurs bains..."

..."Si vous voulez voir une nécropole, demandez au naïf habitant de la Sologne où se trouve la partie montagneuse de son Pays; il vous montrera, entre Soain et Gièvres, la place où dorment les Gallo-Romains. Leurs tombes de sable, affaissées sous les siècles, se rejoignent et se confondent pour la plupart; quelque-unes ont résisté au temps; il en est deux surtout qui n'ont rien perdu de leur hauteur, et que les habitants désignent plus particulièrement par le nom de montagne.  Lorsqu'au sortir du petit bois, par lequel on y arrive du côté de la Demangère, on les voit tout à coup se dresser dans le désert, il est difficile de se défendre d'un certain étonnement et de ne pas songer un peu aux pyramides. Ces tombes sont, la plupart, devenues des sapinières..."

..."Le Pont-du-Cher dont le nom celtique Caro- Brivoe, contracté par les romains en Gabris, se retrouve dans Gièvres, tandis que l'autre rive l'a retenu contracté plus tard dans celui de Chabris, pondait au milieu d'un cercle formé par une demi- douzaine de villes, dont plusieurs montrent encore des restes imposants de leur enceinte romaine..."

On parle ensuite de la voie de Bourges à Tours,  puis de..

.."La voie Cénomane. Elle se trouve, comme on l'a dit, à 3 kilomètres de Gièvres, dans le grand lac de Villédieu. Elle devait traverser la Sauldre, au dessus du Grand-Saugirard, vers la tombelle de la Barillère, laissant à gauche Pièce-Auvron et les tombelles de Gy, à droite celle de la Morinière, passer à Soain, puis dans la forêt de Russy, qui renferme des antiquités! trop peu explorées,..."

..."Cependant, celui de Neptune, au confluent de la Sauldre et du Cher, à laissé un souvenir dans la légende de saint Eusice. Nous avons aussi recueilli à Gièvres cette petite inscription d'une serpentine noire, percée au centre en forme de grain de collier : PIXTIONOVIMXMORVCIN, qu'il faut lire, en décomposant les doubles triplés : PIAVIT JOVI JOVI MAXIMO RUCIANUS..."

..."Ce marbre(de l'église de Selles) est tout à fait semblable à celui qu'on a trouvé dans les bains de Gièvres. Or, l'église de Selles, réédifiée au XIe siècle, avait succédé à une autre, fondée au 6e par Childebert ; et l'on sait comment, ce roi dépouillait les temples payens en faveur des églises chrétiennes. Ces co-
lonnes, anciennement employées à la décoration de l'église de Selles, avaient-elles été arrachées aux temples de Gabris?

L'église de Gièvres figuré au troisième rang parmi toutes celles que Childebert avait subordonnées à l'église de Selles : tertia quoe Gebras vocatur...."

..." Pour savoir jusqu'où peut aller l'insouciance en cette matière(l'archéologie), il n'y a qu'à voir ce qui est arrivé pour la découverte des bains de Gièvres. On venait de creuser le canal du Berry sur le penchant du côteau qui porte les ruines de la ville. Persuadé qu'une semblable fouille n'avait pu se faire sans amener quelque découverte, je questionnai l'entrepreneur des travaux. Il était italien, c'est-à-dire d'un pays l'on trouvé des antiquités, on en vend et l'on en fabrique. A toutes mes questions il n'eut qu'une réponse : niente. A quelque temps de là, cheminant sur la berge du canal encore à sec, et parvenu à Gièvres, je fus arrêté par un monceau de décombres. Il était formé par des dalles en marbre blanc, dit de Pares, toutes plus ou moins brisées. Dans le canal et dans son contre-fossé, je vis un parallélogramme de murs, épais de plus d'un mètre, dont le ciment avait arrêter longtemps le pic des démolisseurs; sur la pente du coteau, des carrelages à inégale hauteur. J'appris qu'on avait rencontré des tuyaux de conduite, et surtout un aqueduc qu'il a fallu retrouver longtemps après, et au fond duquel était un tuyau de plomb, traversant un gros mur, construit en petit appareil, avec cordons de briques. On a reconnu depuis des
chambres revêtues de peinture rouge et verte, des dalles de 0m80 de longueur, etc., etc. , en un mot des ruines de bains, des mieux conservées, de plus de 40 pieds de long ; Voilà ce que mon italien avait entendu par ses nient, niente. Qu'on juge si des objets moins volumineux ont pu lui échapper !

 

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