Extrait de "Mémoires de la société d'agriculture,..." Par l'Académie d'Orléans. Edition 1852-1997.
UNE AFFAIRE DE SORCELLERIE EN 1685
Monsieur le Lieutenant criminel du Comté el Bailliage de Blois,
Vous remonstre le Procureur du Roy en ce Comté et Baillage qu'il lui a esté'dénoncé que le nommé Noël Frémy, demeurant en la paroisse de Saint-André-les-Clèry lequel pour élever une grande famille, dont il est chargé, faict depuis plusieurs années, un petit commerce de vendre du viel drapeau, et, pour ce, va de
temps à autre de bourg en bourg et mestairie, et de fait que, le quinze may dernier, faisant le petit trafic dans le bourg de Saint-Genou (Selles-Saint-Denis), il fut chés le nommé Massonneau, marchand, y demeurant, où il demanda aux servantes s'il n'y avait point du vieil drapeau à vendre, et lui ayant esté dit que
non, il demanda l'aumosne ; on lui donna un morceau de pain et de fromage, qu'il accepta, et delà poursuivant son chemin au bourg de Marcilly-en-Gault, où estant, fut surpris de se voir arrester par ledit Massonneau et le nommé Pain, notaire et huissier audit Marcilly, soubs prélexte qu'il estait un sorcier et qu'il avait ensorcelé sa femme, auquel bruit survint plusieurs habitants de ladite paroisse, auxquels ledit Frémy s'estant plaint de l'arrêpt que les dits Massonneau, Pain et ses vallets faisaient de sa personne, sans faire apparoir de aucune authorité. Ils luy respondirent et aux dits habitants que c'était de leur authorité privée et que comme ledit Frémy estait un véritable sorcier, ils étaient juges pour le faire brusler, et aussy tost luy mirent des entraves aux pieds et les mains liées de cordes, le conduisirent en cet estât dudit Marcilly en la maison dudil Massonneau, à grands coups de bastons, se saisirent d'une beste asine, dont il se sert pour porter son vieil drapeau, et estant arrivé chez le dit Massonneau, l'attachèrent à un poteau et luy présentèrent plusieurs fois une espée dans le sein pour le tuer, disant en ces mots : bougre de sorcier, tu as ensorcelé la femme de Massonneau, tu ne mourras jamais d'autre main que des nostres. Et après l'avoir ainssy battu et maltraité se seraient saisy d'une pelle de fer qu'ils firent rougir dans le feu et lui mirent soubs la plante des pieds, dont il fut bruslé et dix ou douze jours sans pouvoir se soutenir à cause desdites bruslures. Ce que voiant, lesdits Massonneau et Pain le deslièrent et destachèrent dudit pouteau et luy laissèrent seulement les chaînes aux pieds, depuis le samedi quinze may dix heures du matin jusques au mardy dix-huit, pareille heure.
Ce considéré, Monsieur, il requiert qu'il vous plaise luy permettre d'informer du fait cy-dessus, circonstances et despendances, offrant vous administrer tesmoings.
Signé : BAUDRY.
Vu la plainte, permis d'informer le X» juin 1685
Extrait de "Mémoires de l'académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon." Edition 1830.
..." En plus des poissons, les étangs de Sologne offraient alors la ressources des sangsues. Vers 1850, les sangsue, vendues en pharmacie, provenaient presque exclusivement des départements de l'Indre, de Loir-et-Cher, du Loiret. Deux centre d'élevage existaient à saint Viâtre et à Marcilly en Gault. Celui de saint Viâtre était le plus important. Un étang servait uniquement à l'élevage des sangsue. Il portait le nom sinistre de tremble-vif, parce que la fièvre régnait aux alentours à l'état endémique. De vieux chevaux étaient achetés, à raison de quinze à vingt francs. On les faisiat entrer dans les étangs; les sangsues se collaient après eux et leur suçaient le sang jusqu'à ce que les malheureuses bêtes ne tombassent épuisées. On les sortait alors de l'eau, on recueillait des milliers de sangsues dont elles étaient couvertes, on faisait "dégorger" celles-ci dans de l'eau courante avant de les mettre en vente. Le braconnage des sangsues existait comme celui du gibier. Avec des poules trop vieilles, des chiens trop âgés, souvent même sur eux-mêmes, de pauvres diables attiraient les sangsues et allant de ferme en ferme, vendaient leur marchandise contre quelques sous.
Il y a aussi l'affaire des Valets de Chiens: Rethac et Milliers poursuivis pour avoir, le 2 mars 1885, chassé sans permis sur le territoire des communes de Loreux, Millançay et Marcilly-en-Gault. Ils furent aquittés car, dans la chasse à courre, ils se doivent d'obéir aux piqueurs et n'ont donc pas besoin de permis. ce ne sont que des auxiliaires.
