Histoire

Viendrait de tremblevif: frissons de la fiévre tant le pays était couvert d'étangs d'eau croupie.

un texte pour peut-être nous éclairer: Saint Viatre

 

pour  en savoir un peu plus: saint viatre 1.pdf

autres versions:

Saint Viatre aurait établi sa cellule sous un dolmen.!!

Le village s'est d'abord appelé Tremblevy (du latin tremuli vicus, le village du tremble), puis au XVII siécle, le nom devient Tremblevif, probablement à cause du paludisme qui sévissait dans la région à cette époque.

C'est en 1854 à la demande de la commune, que la ville devient Saint-Viâtre en l'honneur d'un ermite retiré dans les bois de Sologne que la tradition nomme Viâtre. Sa tombe se situe dans la crypte de l'église, point central du village. c'est aussi pour changer son image.

La légende dit qu'un ermite vivant au VI siécle sur les lieux actuel de Saint-Viâtre soit à l'origine de ce village. Cet ermite, construisant un édifice fut si content de l'avoir achevé qu'il jeta son marteau à plusieurs lieux de là. À l'endroit où le marteau tomba une fontaine jaillit. Cette fontaine existe toujours et fut déplacée d'une centaine de mètre en 1985 car elle se situait sur le tracé de l'autoroute A71

Saint-Viatre ou Tremblevif, 1850 hab. Eglise des XI, XIII et XVIème siècle.: petit tremble sur un contrefort, tremble qui aurait servi de cercueil à Saint-Viatre, enterré dans une crypte au XVème siècle. Au quartier de Tremblevif, église avec châsse moderne et un tableau du XVIème siècle. Reposoir de Saint-Viatre, monument à arcades ogivales et autel sur un tumulus. Châteaux. (Guide national et catholique du voyageur en France...Edition 1900-1901.)

On parle dans certains textes de Saint Amour qui aurait été massacré avec Saint Viatre par des scélérats...à  voir

  A lire aussi le trésor de Saint Viatre:trésor saint viatre.pdf

Avec l'aimable collaboration de Jean François Honet, historien: Extrait de " Des bords de Loire aux rives du Niger:..." Par Jacques Daget.

   Lorsqu'au VIème siècle de notre ère, l'apôtre itinérant surnommé "de Voyageur", en latin "Viator", se fixa en Sologne pour évangéliser la contrée, il fut comme tous ses contemporains obligé de capturer clandestinement du gibier pour vivre. Canonisé et célébré sous le nom de Saint-Viâtre, il a été adopté comme patron par tous les braconniers et même par tous les Solognots qui considèrent le braconnage comme une activité aussi normale que la contrebande pour certains frontaliers... 

                                                                                                       Extrait de "  Historique et technique de l'archerie des peuples...." Par Lucien-Jean Bord et Jean-Pierre Mugg.

   Même les braconniers ont leur saint. Au VIème siècle, le moine Viator s'installa un ermitage en Sologne; Pour subsister, le futur saint Viâtre se livra quelque peu au braconnage et devint ainsi l'ancêtre et le patron de Raboliot. Mais ici, pas de procession ni de châsse, les braconniers sont encore plus discrets que les piègeurs, dont ils utilisent souvent l'art, et si saint Viâtre est honoré et prié, c'est en secret. On m'a néanmoins affirmé que, dans un passé pas si lointain, le curé de saint Viâtre (Loir-et-Cher) trouvait parfois un lièvre ou une paire de lapins devant la statue du saint...

Extrait de "Mémoires de la société des antiquaires du Centre".Edition 1868-1945.

A toutes les époques, et même de nos jours, on détruit des monuments pour en prendre les matériaux: on a recoupé les pierres pour les employer dans les constructions nouvelles. Bien avant l'an mil, les cercueils en pierre de différentes provenances étaient employés dans les parties maçonnées des églises: A Saint-Viatre, la crypte, du IXèmeou du Xème siècle, a sa paroi composée de petites arcatures. Les piles et leurs couronnements (sortes de chapiteaux grossiers), sont faits en plaques de grès de l'Allier et les claveaux des arcatures en plaques de cercueils calcaires, séparés par une grande brique dans le joint.

Extrait de " Bibliothèque de l'école des Chartes". Edition 1839.

     Jacques Soyer. Deux nouveaux manuscrit de la vie de Saint Viatre, patron de l'église de Tremblevif en Sologne, ancienne paroisse du diocèse d'Orléans...

     Un premier manuscrit de la vie de Saint Viatre (Sanctus Viator), faisant partie du fonds latin de la bibliothèque nationale (latin 11773, fol. 176-179), a été étudié, et le texte en a été publié, par le P. Poncelet, en 1905, dans un remarquable article des Analecta Bollandiana, intitulé les Saints de Micy. M. Soyer en signale et en examine deux autres, que n'avait pu connaître le savant bollandiste. L'un est conservé au presbytère du village de Saint Viatre en pleine Sologne. Il se compose de six feuillets de parchemin, écrits au XVème siècle manquent un feuillet initial et un feuillet final. La vie de Saint Viatre y est divisée en neuf leçons. M. Soyer note certaines différences entre le texte de cet exemplaire et celui du manuscrit de Paris, lequel est une copie du XVème siècle d'un manuscrit perdu. Un troisième manuscrit se trouve àla bibliothèque municipale d'Orléans, parmi les papiers de Daniel Polluche. 

     Cette transcription de Polluche dérive elle-même d'une copie qu'un érudit Orléanais, le chanoine Hubert, avait prise, au XVIIème siècle, à Tremblevif, sur un manuscrit qui n'est pas celui que l'on peut encore voir au presbytère de Saint Viatre. M. Soyer analyse soigneusement la vie de Saint Viator, il en publie, d'après l'exemplaire du presbytère, les leçons VI à IX, qui intéressent spécialement le séjour et la mort du Saint dans l'Orléanais, il examine ensuite la valeur historique de cette vie, qui est médiocre, ce document ayant été rédigé quatre siècles après l'époque où aurait vécu Viator. Il note que l'élément le plus sûr de l'ouvrage, c'est le culte de ce saint et de ses reliques à Tremblevif. Il cherche à préciser la date réelle de la fête enfin, il termine par quelques observations sur deux autres vies de Saints, la Vita sancti Laeti (Ou Saint Lyé) et la Vita sancti Dulcadi (Ou Saint Doulchard), dont le P. Poncelet avait déjà parlé dans le mémoire précité, et qui toutes deux, la chose est évidente, ne sont que des "Plagiats inintelligents" de la Vita sancti Viator. M. Soyer aborde en passant la question de l'origine du toponyme Tremblevif (tremuli vicus). " Il ne serait pas étrange, dit-il (p.16), qu'un Berrichon fût venu christianiser la contrée et abattre le "Tremble" sacré qui a donné son nom au village. Ce "tremble" paraît dans la Vita sancti Viatoris; sentant sa fin prochaine, le Saint coupe un grand arbre, un "tremble", et s'en fait un cercueil. M. Soyer n'omet pas de rappeler que la graphie tardive Tremblevif, pour Tremblevy a fait croire aux habitants du pays que cette dénomination contenait une allusion bienveillante au tremblement causé par les fièvres paludéennes de la Sologne aussi demandèrent-ils le changement du vocable de la commune en celui de leur Saint patron, ce qui leur fut accordé par un décret du 6 décembre 1854.

           

Saint-Viatre de Tremble-vif, Moine de Saint-Mesmin, près d'Orléans, puis solitaire au diocèse de Blois (milieu du VIème siècle).

 La Sologne (Secolaunia) est un petit pays de l'ancienne France, dans l'Orléanais, aujourd'hui département de Loir-et-Cher, entre la Loire et le Berry. Ce pays est couvert de marais (on en compte environ 1200, occupant 17 000 hectares), de landes, de bruyères, de terres incultes; les fièvres y sont fréquentes et la population rare. Du temps que Saint Mesmin gouvernait le monastère de Micy (aujourd'hui Saint Mesmin) près d'Orléans, plusieurs religieux de cette maison se retirèrent dans les landes de la Sologne, pour y servir Dieu avec plus de liberté d'esprit. Parmi eux était Viatre, originaire du Berry. Arrivé dans la solitude, il marqua l'emplacement de sa cellule et le lieu où il voulait mourir, par la plantation d'un tremble, dont l'église et le bourg de l'endroit prirent ensuite le nom pittoresque de Tremble-Vif (Tremulus vivus, ou tremuli vicus); la tradition du pays ajoute que cet arbre miraculeux se renouvela d'âge en âge dans un des piliers du temple. Le culte du bienheureux patron s'est perpétué de même; et cette contrée l'invoque avec une pieuse confiance. On lui attribue particuièrement le pouvoir de guérir les fièvres, si communes au milieu des marécages insalubres de Sologne. L'église fut bâtie, ou du moins reconstruite, grâce aux libéralités de deux époux natifs du Berry, et non moins fervents que riches. Le mari était paralytique depuis dix ans, la femme aveugle depuis quinze; l'un et l'autre durent leur guérison complète à l'intercession de Saint Viatre, et lui en témoignèrent généreusement leur reconnaissance: ainsi parle la naïve légende. Les reliques de ce patron vénéré, après avoir subi plusieurs vicissitudes, ont été reconnues de nouveau en 1817, et renfermées dans une splendide châsse d'argent, donnée par M. Deloynes d'Auteroche, alors principal propriétaire de la paroisse de Tremble-vif. La fête de Saint-Viatre est marquée au 5 août. Depuis quelques années, la paroisse a été autorisée à quitter son nom et à prendre celui du saint patron qu'elle honore toujours.

sites:

 Saint Viatre

 MAISON DES ETANGS

lu dans la presse: pour les morceaux de fresques visibles dans l'église:" il s'agit de deux blasons. le premier surplombé d'une couronne de marquisat laisse peu de doute sur son propriétaire. le second est encore à l'étude....ces traces de polychromise du XVème siécle ont été mises en valeur sur la gauche et sur la droite de la travée centrale....on peut même voir une dédicace de la reconstruction de 1476, après la guerre de cent ans....la crypte qui était aussi le tombeau du saint et le premier oratoire avec un ancien autel seraient, eux, datés du VIIIème siécle. Des sarcophages mérovingiens y ont également été découverts.. La restauration a permis de mettre à jour des ouvertures romanes auparavant dissimulées. A voir également un coffre seigneurial du XIVème siécle, trois vitraux d'origine du XVIème siécle et un fameux lutrin en chêne surmonté d'un aigle, symbole de saint Jean...."

Extrait de "Les crépitements du diable" de Paul Dunez.

..."Un maître sorcier de saint Viâtre, très connu dans la Sologne des étangs, Félix Harmidas (un surnom), était un leveur de sorts de grande réputation, toujours à la frontière du bien et du mal. Il sera un témoin important dans le procés aux assises du tribunal de Blois en 1887. Il guérissait les angines les plus mauvaises, les fièvres même les plus élevées et les rhumes le plus résistants par des infusions naturelles efficaces. Il était censé faire le bien en libérant les ensorcelés. Mais il passait pour faire le mal, en renvoyant le sortilège à l'expéditeur présumé. On attendait de lui qu'il éclairât le patient sur la nature de l'envoûtement, puis les moyens qui permettraient de démasquer le coupable. Les ensorcelés ou ceux qui ont le mauvais oeil veulent une guérison rapide, mais aussi une vengeance en retour...."

 ..." Un jour, Maître Félix Harmidas reçut la visite d'un paysan Hector Bohan, appelé "Calouche", surnom qui lui avait été donné car il était atteint de strabisme. le paysan souffrait d'une hernie, une grosse boule à l'aine qui lui causait une douleur insupportable.

 Calouche ...se rendit donc chez ce sorcier. Après une consultation rapide, Harmidas lui prescrivit un médicament aromatique gras, fait d'un mélange d'herbes, d'excréments de loup et de graisse de porc. Le patient devait appliquer cette drôle de pommade sept fois par jour pendant une semaine, sauf le dimanche, le jour du repos du seigneur.

  Quelques temps plus tard, Calouche, habitant une ferme près du manoir de la Noue, vint le revoir car rien n'avait changé dans son tourment; il souffrait énormément.

  Le sorcier de saint Viâtre lui apprit alors qu'il devait avoir reçu le mauvais oeil d'un " j'teu de sorts" des environs de sa ferme. Il devait donc procéder à des prières, des incantations divinatoires vers la déesse Céres, protectrice des moissons!..

  Harmidas demanda à Hector Bohan qui lui en voulait autant dans son entourage.

  Personne, je n'ai pas d'histoire avec mes voisins; répondit Calouche. Mais en réfléchissant bien, j'ai constaté que mes poules ne me donnent guère d'oeufs en ce moment. Fadette ma femme fait tourner mon lait fréquemment quand elle a ses " mauvais jours". C'est d'ailleurs dans ces moments-là que j'ai le plus mal au ventre.

  Bien, reprit Harmidas, je vois. En repartant après avoir dit tes prières, tu vas revenir à ta ferme. Il te faudra auparavant tourner trois fois autour du roc du "chat qui danse". Cela te fera faire un léger détour mais c'est important pour réfléchir et découvrir celui qui t'a envoyé ce mauvais sort.

  Hector Bohan s'en retourna à sa ferme après avoir acquitté son écot à Harmidas, qu'il jugea d'ailleurs élevé. Il prit la fiole d'un mélange secret qui devait le soulager, comme déjà l'était sa bourse un peu plate. Le maître sorcier lui conseilla également la pose sur son mal d'une sangsue pendant une journée.

  Quelques jours plus tard encore, le paysan furieux revint une fois de plus chez le sorcier car son mal n'avait fait qu'empirer. Excédé, Harmidas lui dit:

  je sais cette fois comment trouver ton "jeteu d'sort" qui t'a ensorcelé, mais il faut que tu m'apportes la meilleurs poule pondeuse de ta basse-cour.

  Il récita alors des formules magiques des plus efficaces afin de trouver le coquin qui lui voulait du mal...

  Mais comment trouverai-je mon jeteur de sort demanda candidement Calouche ?

  c'est simple, reprit Harmidas, le premier passant qui frappera à ta porte lundi prochain sera celui qui te veut du mal. Tu vas te corder, t'entendre avec lui pour t'expliquer calmement et pour sa contrition il devra t'emmener à Romorantin chez Félicien Belval, mon ami le guérisseur de grosseurs.

  Pendant tout le week-end, le paysan souffrit mille maux. Il n'en pouvait plus d'endurer de si violentes douleurs. Il assurait à son épouse qu'il allait tuer son bourreau. Effarée, elle protestait vainement devant les propos rageurs de son époux.

   Le lundi matin arriva et vers neuf heures quelques coups frappés à la porte de l'enclos les firent bondir.

   C'est lui, cria Calouche à sa femme, cette fois je le tiens, il va payer de m'avoir mis le mauvais sort.

   Prenant sa fourche à trois crocs, il s'élança sur le visiteur et l'embrocha sans hésitation.

   Mais quelle ne fut pas sa stupéfaction de se trouver en face du facteur venu lui porter quelques bonnes nouvelles de son frères parti aux colonies.

   les protagoniste s'en tirèrent finalement à bon compte. Le facteur ne fut que légèrement blessé, il eut la vie sauve. Hecto Bohan inquiété par la police un certain temps, fut opéré par un médecin de Romorantin. Et Harmidas, interrogé par les gendarmes expliqua benoîtement que Calouche ne l'avait pas compris...Le bon prince sorcier, se souvenant du temps où il avait été moine défroqué, avait gardé un certain sens de la charité humaine; aussi il régla tous les frais d'hôpital de Calouche et du facteur."

   C'est à ce même sorcier que Sylvain Thomas demanda conseil au sujet de sa belle-mère qu'il finit par brûler. (voir à Gièvres: la sorcière de Gièvres)

   sur Pierre le fils de Sylvain Thomas: " Puis Harmidas fit ses incantations d'usages et badigeonna la gorge de l'enfant d'un produit rouge et piquant. A la fin de cette opération, il reprit se parlant à lui-même. J'sais ben faire une chose ! faire renaitre les tout petits. Le petit Pierre retrouvera ben vite la santé pour une nouvelle vie. Je travaille dans le sens contraire des sorcières faiseuses d'anges qui font partir les "presque nés" vers des cieux inconnus...."

   Harmidas donna le même type de conseil à Sylvain: sa belle-mère était ensorcelée par un jeteur de sort...

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