Extrait de "Mémoires de la société des antiquaires du Centre". Edition 1934.
....Les traditions légendaires relatives à Saint Genou reposent sur deux récits de la vie de ce personnage.
Le premier est une vie du Saint écrite au Xème siécle par un moine de l'abbaye bébédictine de Saint Genou (Indre). Elle comprend deux parties: Histoire de la vie du Saint, relation de sa mort, de ses miracles et de la translation de ses reliques.
Le second, écrit à la fin du Xème ou au début du XIème siècle par un autre moine de Saint-Genou sous l'abbé Odon, successeur de l'abbé Robert, fournit une version meilleure des mêmes faits, suivie d'un tableau de la Gaule.
Ces récits n'ont qu'une médiocre valeur historique. Saint-Genou, assisté de son père Génitus, avait évangélisé la "Civitas Geturnicensis" identifiée sans preuves certaines avec "Civitas Cadurnensis" ou Cahors. Après quoi, Saint-Genou et Génitus seraient venus en Berry: "Pervenerunt in praediolum quod dicibatur Cella doemoniorum, super fluviolum Naonis situm, et in territorio Bituricensi positum..." Ils y auraient pieusement vécu, y fondant une église dédiée à Saint-Pierre et purgeant le pays des démons qui l'infestaient. Ils y moururent tour à tour et y furent ensevelis. On décida, alors, de changer le nom de lieu: " Vocaturque nunc vulgariter cella S. Genulfi quae ante adventus ejus dicebatur cella daemonis". De là, les reliques de Saint-Genou furent transportées au monastère d'Estrée, aujourd'hui Saint-Genou (Indre).
La plupart des commentateurs modernes de ces récits ont identifié la "Cella daemoniorum super fluviolum Naonis situm" avec Selles-sur-Nahon (Indre). Il y eut, en effet, plus tard, dans ce village, un prieuré dépendant de l'abbaye de Saint-Genou; mais rien d'autre n'y rappelle le culte de Saint-Genou.
Par contre, la chapelle de Saint-Genoulph du village de Selles-saint-Denis (Loir-et-Cher) conserve une curieuse série de peintures murales de l'éxtrème fin du XVème siècle ou du début du XVIème, et un fragment de vitrail consacrés à la vie du Saint. Ce village de Sologne est bâti sur la rive droite de la Sauldre; mais à cent mètres du pont, la Sauldre y reçoit le Naon. Près de ce ruisseau, on voit une fontaine, considérée comme miraculeuse, associée au culte de Saint Genoulph, but de pélerinage (lundi de Pentecôte) . La tradition locale évoque le souvenir du Saint qui aurait vécu là et qui y aurait été inhumé. Enfin, Selles-Saint-Denis appartenait aussi au diocèse de Bourges.
Le mot "Cella" a donné Selles. Les commentateurs modernes ont retenu le nom de Nahon, affluent du Fouzon, négligeant le Naon affluent de la Sauldre. Le parler local a conservé la forme Selles-Saint- Genoulph employée concurrement avec la forme Selles-Saint-Denis qui provient du vocable du prieuré dépendant de l'abbaye de Saint-Satur.
La présence des peintures et du vitrail apporte un argument capital à l'identification de la "Cella...super fluviolum Naonis situm" avec Selles-Saint-Denis et non pas avec Selles-sur-Nahon....
Le débat reste ouvert...
Extrait de "Mémoires de la société des sciences et lettres de Loir-et-Cher." Edition 1910.
La municipalité de la paroisse de Selles-Saint-Denis, qui se compose des deux bourgs de Saint-Genou et la Ferté-Imbault, expose "que ses chemins n'ont point été entretenus depuis un très long temps et même presque de temps immémorial, ce qui fait qu'ils sont devenus actuellement et surtout en hivers impraticables; que les chemins qui se terminent auxdits deux bourgs sont pareillement dans un état à ne pouvoir s'en tirer par les trous et le séjour des eaux qui les inondent presqu'en toutes saisons, de sorte que les gens de campagne et autres habitants, qui ont communication et affaires dans les dits bourgs, sont exposés très souvent à se mettre à l'eau, surtout dans la rigoureuse saison de l'hiver." ( lettre de la municipalité de Selles du 18 avril 1790).
Extrait de "Rapports et délibérations."
1858: Le pont , où plutôt la passerelle de Saint-Taurin, qui réunit la section de la Ferté-Imbault à la commune de Selles-Saint-Denis, est dans un état de vétusté tel qu'il y arrive de fréquents accidents; une souscription provoquée par les habitants, et à laquelle l'Empereur a daigné ajouter une somme de 500 fr., s'élève au chiffre de 6.400 fr.; le conseil d'arrondissement de Romorantin a émis le voeu que le conseil général de Loir-et-Cher y ajoutât une somme de 1.000 fr. M. le Préfet, en vous communiquant ce voeu, exprime le regret que l'exiguité des ressources mises à sa disposition s'oppose à ce que cette réclamation, ainsi que beaucoup d'autres du même genre, soit accueillie, malgré les grands avantages qu'en recevrait la viabilité des chemins du département...
1859: Demande de séparation des deux communes Selles et La Ferté. voir page précédente
1864: Demande de création d'un marché hebdomadaire aux menues denrées qui se tiendrait le dimanche matin.
Août 1875: Voeu du conseil d'arrondissement de Romorantin , relatif à la création d'un bureau de distribution à Selles-Saint-Denis. (poste)
Avril 1880: Demande de création d'une foire aux bestiaux le 1er avril de chaque année.
Août 1885: Selles adhère au projet du télégraphe pour la commune.Mise en activité le 25 août 1885.
Avril 1893: Demande de secours pour l'installation d'une écoles de filles.
Avril 1898: Demande de subventions pour la construction d'une salle de classe pour les filles et appropriation des locaux scolaires des deux écoles.
Avril 1904: Demande de secours pour travaux d'entretien à la chapelle Saint Genoux.
Août 1905: cas de rage à Marcilly puis à Selles. Le chien enragé aurait mordu une vingtaine de chiens qui auraient été abattus et, trois personnes qui furent envoyés à l'institut Pasteur.
Avril 1911: Demande de subvention pour la réparation de la chapelle Saint Genoulph. cette chapelle est classée monument historique.
1925: La fée électricité arrive à Selles-Saint-Denis.
1937: Construction d'une salle de classe. classe enfantine: 40 garçons, 41 filles.