Histoire
S'appelait primitivement Selles-Saint-Genou, nom de ce saint qui aurait vécu en ce lieu au IIIième siécle, devenu centre d'un pèlerinage pour la guérison des douleurs et maux de genou.
Selles, de "cella", cellule ou habitation du saint (voir Cellettes, Selles-sur-Cher).
Eglise Saint-Denis 19ème, construite à la place d'une ancienne chapelle Notre-Dame : 3 belles statues en pierre 16ème, vitraux modernes.
Chapelle Saint-Genoulph* fin 15ème (MH) : nef lambrissée, transept, choeur et abside à 3 pans, voûtes d'ogives, clefs sculptées, fenêtres à remplages flamboyants ; peintures murales début 16ème (scènes de la vie de saint Genoulph), calvaire sur la poutre de gloire, vitraux 16ème.
Fontaine Saint-Genoulph (ancienne dévotion).
Saint Genou (Genulphus, 17 janvier ) (Genulphe)
ermite à Selles Saint Denis en Sologne, au III° siécle.Sa vita situe le lieu de sa prédication dans la civitas Geturnicensis ou (Ge)tur(o)nicensis, c'est à dire Tours.
culte: au moment des invasions Normandes, sous Charles le Chauve (843-877), le corps du Saint a été transporté dans l'abbaye d'Estrée, fondée en 828 et devenue Saint Genou. cette translation est célébrée le 20 juin. dans une translation ultérieure, les reliques d'Estrée ont été déposée à Saint Maurille d'Angers.
le culte est répandu en Sologne, en Berry (Saint Genou), en Touraine (Saint Genoulph, à coté de Tours), et en Anjou (église Saint Genulphe du Thoreil.). l'inscription carolingienne en l'honneur de "GENULPHUS", conservée à Saint Genouph, atteste l'antiquité du culte. Sint Genou est invoqué contre les rhumatismes.
iconographie: l'ancienne église Saint Genoulph de Selles Saint Denis,(Selles sur Nahon ou Selles Saint Genoulph) est ornée de peintures murales qui décrivent la vie du Saint en 34 tableaux.
Un bon livre qui retrace bien la vie du Saint: 
saint genou.pdf
Extrait de " Notes et observations critiques à propos d'une Histoire de la Sologne,..." Par Ernest Plat. Edition 1902.
Saint Genou naquit dans la ville même de Rome. Sacré évêque par le pape Sixte II et envoyé dans les Gaules par le même pontife, il évangélisa la ville de Cahors et les contrées environnantes. De là il vint à Bourges et se retira sur les bords du Nahon, où il mourut. Son corps fut conservé à Saint Genou sur Nahon et non à Saint Genou sur Sauldre.
St GÉNIT (GENITUS) : il fut moine à CELLE-SUR-NATON avec son fils Saint Genoulph (IIIème s.)
St Genulph (GENOU ou GENOUPH) : moine à CELLE-SUR-NATON , il fut le premier Évêque de CAHORS en QUERCY; victime d'une persécution, il se retira dans le BERRY ; une église romane lui a été dédiée à Saint Genoulph(Indre) (+ vers 250 ou 300 ?)
Séparation de Selles et la Ferté-Imbault
Par un décret du 18 juin 1860, la section de la Ferté-Imbault est distraite de la commune de Selles-Saint-Denis, canton de Salbris, arrondissement de Romorantin, et placé sous une administration municipale distincte dont le chef-lieu est fixé à la Ferté-Imbault et en portera le nom.(Bulletin officiel du ministère de l'intérieur. Edition 1838)
un complément vu dans "Rapports et délibérations." :selles 1 .pdf Selles 2 .pdf
Extrait de "Mémoires de la société archéologique de l'Orléanais."Edition 1911.
...En 1708, la capitation était devenue si impopulaire dans certaines régions, que dans deux paroisses de l'élection de Romorantin, Mur et Selles-Saint-Denis, les paysans s'assemblèrent au son du tocsin, quelques-uns en armes, pour empêcher la levée de cette impôt; il fallut envoyer le prévot général de Sainneville, pour arrêter les chefs de cette rébellion.
L'histoire de la Sorcière de Gièvres concerne aussi ce village avec le lieu-dit de "Luneau ".
La locature du Luneau se situe près de la ferme des Anges en direction de Theillay (sur la route Romorantin Theillay)
Extrait de " Les crépitements du Diable" Par Paul Dunez
..." Un Propriétaire de la Ferté-Imbault avait loué la ferme du Luneau à la famille Thomas. C'était une humble locature au milieu d'un morne paysage plat, coupé de taillis et de cultures pauvres, comme le blé noir et le chanvre. Cette locature en torchis et briques rouges, située dans un carrefour se trouvait à proximité de la Rère. La famille Thomas allait quérir l'eau claire à une petite fontaine; on y accédait par un étroit chemin bordé de deux ruisseaux couverts d'un léger tapis de lentilles d'eau vert-tendre, tels de petits confettis. Comme Beaucoup d'autres, le chemin était souvent "embourdillé", très enbourbé au début de printemps.
Le logis d'habitation proprement dit était composé d'une grande pièce commune où toute la maisonnée mangeait et dormait. Un petit appentis était accolés sur l'un des pignons. A l'opposé de celui-ci, sur l'autre mur, se trouvait la cheminée presque toujours allumées. A l'extérieur, deux ou trois cabanes simplement couvertes d'un toit de bruyères séches et de roseauxainsi qu'une misérable grange en fae du logis d'habitation. la basse cour qui les séparait piaillait à l'envi, poules et dindons tournant inlassablement autour d'un tas de fumier largement répandu d'où s'échappaient quelques odeurs tenaces. La grande pièce commune était légèrement éclairée au nord par une étroite fenêtre à battants; l'on y accédait de locaturier (locataire) de la ferme du Luneau, grâce à quelques aides financières lui venant de ses parents.
Georgette avait deux frères, l'ainé Alexis et le puîné Alexandre. le premier était marié et il avait un enfant également prénommé Sylvain. Ils habitaient la petit village de Loreux, au nord du luneau. Si Sylvain thomas était frustre et grossier, en revanche il était travailleur et sobre. Malgré la mauvaise renommée de Georgette qui avait un caractère exécrable, le loyer de la locature s'effectuait normalement. La famille arrivait difficilement à joindre les deux bouts et la capricieuse dame nature ne les favorisait jamais. Un jour c'étaient les récoltes perdues par les mouillasses, l'humidité de l'automne; un autre c'était un mauvais virus qui décimait les dindons, et là encore la "grisette" le cheval de la ferme qui était souvent en proie à de graves coliques.
De plus les enfants étaient sujet à des angines à répétitionque l'on appelait angines à muguet, caractérisées par de petits boutons blancs sur le rouge vif de la gorge enflammée et qui donnaient de fortes fièvres.
Tout semblait bizarrement se liguer contre cette famille et Sylvain remarqua un jur que c'était lorsque sa belle-mère était chez eux que ces malheurs arrivaient le plus fréquemment. Pourtant, en regardant de près, bien des paysans avaient plus où moins les mêmes soucis dus à la dureté des conditions de vie. Quoi qu'il en soit, il se forgeait dans la tête de Sylvain la conviction que sa belle-mère avait jeté un sort, c'était sûr; il avait le mauvaise oeil.
la veuve Lebon déraisonnait souvent, son état de santé physique et moral était tel qu'elle ne pouvait évidemment guère se défendre.
Pour Georgette , il n'y avait qu'une explication à leurs difficultés: la coupable, sa propre mère était progressivement en train de l'ensorceler.
le couple Thomas, avec leurs esprits simples, conçut jour après jour, une haine féroce contre la responsable de tous leurs maux: Marie Lebon."...
..." Sylvain Thomas avait donc acquis la conviction la plus profonde que la veuve Lebon était sorcière.... Quelques jours avant qu'elle ne s'alite, elle entra encore une fois dans des buissons de ronces avec son bâton tordu qu'elle faisait tournoyer autour d'elle. Les épines la piquèrent cruellement; elle criait à ceux qui tentaient de l'approcher:
N'approchez pas de moi, le diable est en moi, il m'a pénétrée. Si l'on veut me délivrer du mal, il faut que quelqu'un me transforme en fumée...
...Ainsi, le curé s'employa à convaincre la famille Thomas de reprendre leur mère à Luneau....
...Sylvain et Georgette, abattus, étaient fort mécontents, d'autant plus qu'ils savaient que les frères de Georgette, Alexandre, le célibataire, travaillant comme domestique à Mennetou sur Cher et Alexis, père d'un enfant et journalier à Loreux étaient aussi misérables qu'eux et ne pouvaient pas plus assumer cette nouvelle charge...".
le curé finit par les convaincre.
..."Bien, maintenant Sylvain, vous irez chercher votre belle-mère à Gièvres le 1er juillet. J'ai déjà prévenu Monsieur Bailly de votre prochaine arrivée...
Resté seul, Sylvain éclata de colère et dit: " ah! cette vieille sorcière va revenir et l'on va de nouveau devoir la porter en "carcaille"( sur le dos en patois solognot). Dire qu pendant trois ans, on creyait s'en éte dépêtrés. Quand on a déjà de la peine à s'en sortir sur not' "gastine"(lieu inculte, terrain gaste, gâteux-gâtinais)..."
puis le petit Piere fut pris d'une forte angine (angine à muguet). cette maladie fut imputée au retour de la sorcière. Sylvain alla consulter à saint Viâtre un gérissseur du nom de Harmidas.(voir Saint Viâtre...un peu plus tard)..
Marie Lebon était dans un état de délabrement complet. Personnes ne s'occupait d'elle. Un jour, le docteur Ansaloni de la Ferté-Imbault se présenta au Luneau. Il se borna à prescrire un traitement sachant la dureté de la vie dans les campagnes.il dit:" Il est indispensable d'être près d'elle pour la surveiller et la soigner du mieux possible. Surtout ne laissez pas votre mère près du foyer. Elle n'aurait qu'à être prise d'une faiblesse, d'un étourdissement pour qu'elle tombe dans le feu. Elle ne pourrait se relever car son cerveau ne commande plus ses actes. Supposez qu'à votre retour vous la trouviez atrocement brûlée, vous seriez responsable !..."
Evidemment cette idée trotta dans la tête de Georgette. Ils retournèrent ensemble voir le guerisseur de saint Viâtre qui leur dit qu'un méchant homme tenait la veuve Lebon en son pouvoir. on connait plus où moins la suite. ainsi conseiller, ils brûlèrent la vieille,et, la suite voir Gièvres.
à voir: la féculerie de Selles.
Personnages:
Godefroy d'Orléans: Il acheta, le 20 novembre 1404, deux journels de pré sis à Selles-Saint-Denis, pour le prix de neuf livres tournois.
Manotte (....de), seigneur de Méans, paroisse de Selles-Saint-Denis.
Voir la famille Fournier: Généalogie
Louis Gaspard, vicomte de Vélard, né le 17 août 1748, chevalier, seigneur de Châteauvieux, de Chaussy, près de Pithiviers, et de la Noue, paroisse de Selles-Saint-Denis, qui lui échut en 1758, avait acquis, en 1753, la terre de Bouchetault, dans la paroisse de Chaumont-sur-Tharonne, en Sologne, et échangea, en 1772, sa terre de Châteauvieux contre celle de Mozettes, dans la même paroisse de Chaumont. Il fut reçu chevau-léger de la garde ordinaire du Roi en 1764, après avoir fait les preuves de noblesses éxigées pour son admission, et se retira du service en 1772. Il émigra avec son fils ainé, le 12 janvier 1792, et servit dans l'armée de Condé, jusqu'à son licenciement, en qualité de capitaine dans la légion de Frotté. Nommé chevalier de Saint-Louis, par ordonnance du 11 septembre 1814, il est mort à Orléans le 15 mai 1818.
Louis Goury du Roslan et Mme née Hachette: Château de Montifaut
Vicomtesse Georges de Billy née Carra de Vaux: Château de Bois-Méhant.
Champenois: Château de Chantelouze.
Massé: Château de la Moutonnière.
M. de Vassal: Il signala à la société archéologique les curieuses peintures murales de la chapelle de Saint Genou, à Selles-Saint-Denis. Il les reproduisit dans quinze aquarelles. (Bulletin de la société archéologique de l'Orléanais. Edition 1863)