Histoire

 

L'origine de Selles est due à saint Eusice qui demanda à vivre en ermite, « in cella ». Il devint abbé du monastère et reçut la visite du roi Childebert, un des fils de Clovis. Au Moyen Age, l'histoire de la ville est liée à la féodalité, d'une part, et à la lutte du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel, d'autre part.
En 1186, Philippe Auguste envahit le Berry et Selles, lors des premières guerres qu'il entreprit contre Henri II Plantagenêt. En janvier 1429, les préparatifs de défense pour délivrer Orléans sont organisés activement à Selles et la ville reçoit Jeanne d'Arc au début de la seconde campagne sur la Loire.
Au début des guerres de religion, en 1562, des massacres ont lieu lors du passage du duc de Guise. Après le départ des derniers moines, l'abbaye sera occupée par les Feuillants, en 1612, jusqu'à la Révolution.
Le commerce et l'industrie se sont développés à Selles, le Cher étant navigable depuis la plus haute antiquité. Les industries de laine et de draps ont ainsi fait la richesse de la ville. Quelques villages autour de Selles sont liés à son histoire, comme Billy, fief des abbés de Saint-Eusice. Les premiers propriétaires des Bastardes ont été les Le Bregle. La seigneurie de Meusnes faisait partie, jusqu'au XIe siècle, de celle de Chabris. Le fief de La Venelle appartenait à une famille dont l'origine remonte à 1165.

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Le nom de Selles sur Cher provient du latin Cella qui désignait une cellule d'Ermite dans les premiers temps du Christianisme en Gaule. C'est en effet à cet endroit que s'établit Saint Eusice en y implantant son oratoire dans la plaine inondable du Cher : recherchant la solitude, il ne vit que dans la prière et le jeûne. Sa piété attire l'attention de ses contemporains qui constatent que le Cher, dans ses plus hautes eaux, respecte sa cellule de branchages. Childebert, roi des Francs, le consulte sur ses chances de succès.

Saint Eusice a une vie marquée de miracles dont le récit, telle une bande dessinée, est raconté par les frises supérieures de l'Abside de l'église.

A sa mort, vers 540, une basilique de style roman est construite sur son tombeau, à l'emplacement de son oratoire et c'est ainsi que la Celle Saint Eusice est bâtie dans la plaine inondable du Cher et y resta, devenant Selles-sur-Cher.

Philippe de Béthune, frère du grand Sully, le ministre de Henri IV, achète le château de Selles vers 16O4. Jusque là, le château avait eu une fonction de gardien de la riche abbaye de Saint Eusice de sa ville. Il est converti en demeure d'agrément par son nouveau propriétaire qui aménage la partie médiévale, devenant le pavillon doré.

Utilisant la pierre, la brique et l'ardoise, Philipe de Béthune construit des pavillons dans le goût du jour, constructions orientées vers la ville et le Cher. Le Pavillon principal est la première vision que l'on a du château, en arrivant à Selles.

Grand mécène de son époque, il rétablit dans son importance l'abbaye et son cloître, comme il dote la ville de son hôpital.

 

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Les Hommes du Néolithique, de l'Age du Bronze, les Gallo-Romains utilisent ce site : des traces d'occupation sont trouvées au nord de la Sauldre et entre Cher et Sauldre.

On pense que la voie romaine emprunte la rive droite du Cher, entre Gièvres (Gabris) et Thésée-la-Romaine (Tasciaca).

Des textes anciens laissent supposer qu'un monastère était installé, au Vème siècle, à Patriciacum, sur la rive droite du Cher, un village l'entoure vraisemblablement.

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Saint Eusice: moine en 542.

Né dans une famille très pauvre qui avait quitté le Périgord en raison de la famine, il fut vendu par ses parents. Racheté par l'abbé d'un monastère du Berry, il fut un moine attentif à la prière et à la solitude. Son ermitage, sa cellule, fut à l'origine de Celle sur Cher.

 

image trouvée sur Gallica montra l'abbaye de Selles à ses origines. c'est l'ordre des Feuillens qui l'aurait érigeait.

 

Extrait de " Bulletin monumental" par M.de Caumont. Edition 1834.

  "Philippe de Béthune, premier comte de Selles, laissa à sa mort(1649) les comtés de Selles et de charrault à son fils: Hippolyte de Béthune, marquis de Chabris , qui eut pour successeur, Philippe II, son aîné, mort sans enfants en 1658, et après lui : Henry de Béthune, son second fils, mort en 1690, laissant de marie Anne Dauvet, son épouse, fille de Nicolas, comte de Marets; Louis de Béthune, mort sans enfants.

   François Gaston de Béthune, marquis de Chabris, né à Selles en 1638, devint alors comte de cette ville, après son neveu Louis; il mourut dans une ambassade en Suéde, en 1692, laissant le comté de Selles à son fils; Louis Marie, comte de Béthune, mestre de camp d'un régiment de son nom, brigadier des armées du roi Louis XV(1719).

   Charles VII avait un château royal dans la ville de Selles; sa cour y séjourna même plus d'une fois, lorsque, relégué outre Loire par les conquêtes des Anglais, ces insulaires le nommaient dérisoirement Roi de Bourges. C'est de ce château qu'il partit en 1429, accompagné de Jehanne-la-Pucelle et de  tous les seigneurs les plus puissants du Berry, pour se rendre à Gien sur Loire, puis enfin à Reims.

   Pendant les guerres de religion, la ville de Selles fut plus d'une fois livrée au pillage, notamment en 1562, époque où elle fut prise d'assaut par l'amiral de Coligny, ardent défenseur du parti des réformés.

   En 1594, cete ville qui avait refusé de se rendre à Henry IV à cause de sa religion, et devant laquelle ce bon roi avait même échoué quelques années auparavant, fut comprise dans l'édit de pacification publié alors en faveur de la généralité de Bourges; "et pour le regard de ce qui c'est passé et faict en nôtre ville de Selles en Berry, disait le roi, tant par les officiers de justice que financiers, habitants d'icelle, qu'auprès durant les périodes troubles, nous voulons et entendons qu'elle jouisse de la même grâce contenue dans ce présent édit." Il avait ordonné que toutes les garnisons qui étaient alors dans la plupart des villes et des châteaux du Berry, fussent immédiatement ôtées, voulant délivrer les habitants de cette charge très onéreuse. Voyons maintenant les monuments de cette localité. Son ancienne abbaye royale n'est pas le moins intéressant: sa fondation remonte à la première moitié du VIème siècle.

   C'était l'an 531. Hildebert Ier venait de se mettre en marche pour sa grande expédition contre Amalarik, roi de West-Goths d'Espagne . informé à son passage dans le Blaisois desmérites du saint Ermite des rives du Cher, ce prince quitte aussitôt sa route et vient le visiter dans sa retraite. Eusice le bénit et lui promit la victoire.

   On sait quels furent en effet les brillants succès de ce roi Frank sous les murs de Tolède; il avait promis, dit un légendaire, de repasser à son retour d'Espagne, par la solitude de Prescigny: il le fit; mais cette fois il voulut donner à saint Eusice, des marques de son estime et de sa reconnaissance. Il lui offrit donc une somme de quinze livres d'or pesant, et de plus, un certain nombre d'hommes de corps, pour lui aider à multiplier les cellules de son ermitage, et enfin, à défricher une partie de la forêt.

 Grâce à ces bienfaits du roi Hildebert Ier, saint Eusice, secondé de ses compagnons, se hâta de jeter les fondements de son monastère.(532)

  Rien de plus merveilleux que la tradition populaire répandue dans le pays, touchant l'origine de cette abbaye. Le lieu que saint Eusice avait choisi pour élever son monastère, manquait des pierres nécessaires à sa construction, de sorte que les ouvriers se virent forcés d'en aller chercher jusqu'au confluent du Cher et de la Sauldre (à 2 kms du lieu). mais l'endroit où se trouvaient ces pierres, ne laissait pas d'être fort redoutable, étant gardé par des fantômes grimaçants, qui en interdisaient l'approche à tous ceux qui osaient s'en approcher. 

   Chassés une première fois par saint Eusice, les démons furieux reparurent bientôt, mais en plus grand nombre, et allèrent se placer sur les pierres mêmes. Ils voulaient se venger de leur défaite. En un instant, les roues des chars dont se servaient les ouvriers pour le transport des pierres, furent mises en pièces.

   Seuls, que pouvaient faire ces derniers? Eusice vint à leur secours: non seulement, les malins esprits durent se soumettre, mais force leur fut encore de transporter eux-mêmes toutes les pierres nécessaires aux ouvriers. Ils le firent, nous a-ton assuré, encore remplacèrent-ils, avec leur corps, les roues qu'ils avaient brisées: Chose merveilleuse, le monastère à peine commencé la veille, se trouvait debout dés les premières lueurs du jour !

   Wulfin, seigneur puissant et du sang royal, qui avait accompagné Hildebert Ier en Espagne, ayant pris lui-même l'habit dans ce couvent, vers 542, y augmenta le nombre des religieux, et mourut en odeur de sainteté, dans cette maison de prière qu'il avait considérablement agrandie et dotée de toutes les terres que le roi lui avait données sur les rives du Cher; c'est-à-dire, entre cette rivière et celles du fouzon et de la Sauldre.

  Ainsi, encore à son berceau, l'abbaye royale de Celles pouvait déjà suffire à l'entretien d'un grand nombre de religieux. Pour donner d'ailleurs une plus juste idée de ses richesses, et des libéralités du roi et du prince de Wulfin, voici, en partie, la charte de donation , que nous avons tirée de la vie de saint Eusice.

    " premièrement, donna toute la terre qu'il avait entre les rivières du Cher et de Fozon jusque Montbeaux, et vingt trois arpents d'une autre part; et davantage, toute terre qui se joint depuis Noyers, jusque dans le lieu nommé Conflans, laquelle est environnée des rivières du Cher et de la Sauldre. Pareillement, douze arpents de terre en Prescigny, avec tous ses usaiges et apartenences. Outre plus donna, plusieurs terres lesquelles sont en divers lieux épandues, comme: Villechardon, Monchollet, et aulcunes autres desquelles n'est besoing à présent faire mention, et sont appelées les dictes terres et trouvées jusque à présent, sous le nom de saint Eusice. Aprés, submit à saint Eusice, le monastère auquel premièrement se fit moyne; car ainsi le tesmoigne le privilège. En après, obtin tous ses apartenances és deux églises principales, daont l'une est appelée Patrici (Percy). Et l'autre  Moustier-Eusice, et plusieurs aultres terres au diocèse de Bourges; c'est à scavoir: la Celle St Phallier, avec tous ses droits et possessions. Items, l'église de jaugy avec Gieures et palmeray; Sembleçay avec celle où le corps de saint Lynas est ensépulturé, lequel fust disciple de saint Eusice, qu'on appelle Varanne; item, celles qui sont sur la rivière de Modon, c'est à savoir: St Myon, Coffy et celles qui sont au diocèse d'Orléans, c'est à scavoir: Noyer, Billy, Coddes, Sassay, Chemery et Manteaux. Quant Théodart, noble homme, eut pris l'habit de moyne, il adjoûta avec les dessusdictes, celles qui est auprés d'un lac, laquelle on nomme Soaïn, avec cinq autres mansions tenants d'elle. Hilderik, noble homme et magnifique, pour l'honneur de Dieu, donna deux églises situées au diocèse de Tours, dont l'une est nommée Mareuil et l'autre Angé. Iceluy même Hilderik acquit plusieurs aultres églises, des  quelles grand nombre de moyne étaient substantéz et nourris, et par après gouvernés par le régime de plusieurs bons abbez, desquelles les noms s'ensuivent: Villeneuve, Cabrion, qui sont sur la rivière de neuron, avec une pareillement qui est est sur la rive du Naon, nommée Valençay, laquelle aprés fust donnée avec trois aultres au diocèse de Chartres. Desquelles chôses dessusdictes a joui paisiblement toute sa vie le dict saint Eusice, et sembablement après luy, plusieurs aultres abbez ses succésseurs; mais par succession de temps, ont été soustraites à la religion."

Parvenue à ce haut degré de puissance, l'abbaye royale de Selles, appelée d'abord la cellule, puis la celle st Eusice, et enfin la Celle Notre Dame, continu à frleurir pendant plus de trois siècle, tant sous le prince Wulfin, que sous saint Léonard, saint Romain et leurs successeurs dans la charge d'abbé.

 Au commencement du Xème siècle(937), les cupides Northmans vinrent s'abattre sur cette riche abbaye, qu'ils renversèrent presque entièrement, après en avoir fait le pillage; de sorte qu'elle resta ainsi abandonnée pendant plus d'un grand demi-siècle."

  vers 1020, les religieux augustins furent étaient dispersés et furent remplacés par de simples clercs qui prirent la fonction de religieux sous l'impulsion de Thibault II, petit fils de Thibault le Tricheur. 

 

Lettre de guy et André de Laval à leurs aïeule et mère. (le 8 juin 1429)

cette lettre fut écrite de Selles un mois aprés la levée du siége d'Orléans.( Jeanne d'arc)

Mes trés redoutées dames et mères, depuis que je vous escrivis de Saint Catherine de Fierbois, vendredy dernier (3 juin), j'arrivay le samedy à Loches et allay voir monseigneur Dauphin au chastel à l'issue des vespres en l'église collégiale qui est trés bel et gracieuxseigneur et trés bien formé et bien agile et habile, de l'âge d'environs sept qu'il doit avoir; et illec vis ma cousine, la dame de trimoille me fit trés bonne chére et comme on dit , n'a plus que deux mois à porter son enfant.

le dimanche (5 juin), j'arrivay à Sainct Agnan où estoit le roy et envoiay quérir et venir dedans mon logis le seigneur de Tréves et s'en alla au chastel avec luy mon oncle pour signifier au roy que j'estois venu et pour scavoir quand luy plairoit que je allasse devers luy. et je eus réponse que je y allasse sistot qu'il me plairoit; et mpe fit le roy trés bonne chére et me dit moult de bonnes paroles. et quand il estoit allé par la chambre avec aulcun aultre, il se retournoit chacune fois devers moy pour me mettre en paroles d'aulcunes choses et disoit que j'estois venu au besoin sens mander et qu'il m'en scavoit meilleiur gré. et quand je luy disois que je n'avois pas amené telle compagnie que je desirois, il répondoit qu'il suffisoit bien de ce que j'avois amené et que j'avois bien pouvoir d'en recouvrer greigneur nombre.

et le lundi '6 juin) me party d'avec le roy pour venir à Selles en Berry à quatre lieues de Sainct Agnan, et feit le roy venir au devant de luy la pucelle qui estoit de paravant à Selles. disoient aulcuns que ce avoit esté en ma faveur pour ce que je la veisse; et me fit ladite Pucelle trés bonne chére à mon frére et à moy, armée de toute piéces sauf la teste et tenant la lance en main. et après que feusme descendus à Selles, j'allay à son logis la voir; et fit venir le vin et me dit qu'elle m'en feroit bientost boire à Paris; et semble chose toute divine de son faict et de la voir et de l'ouir. et s'est partie ce lundy (6 juin) aux vespres de Selles pour aller à Romorantin à trois lieues en allant avant et approchant des advenues, le maréchal de Boussac et grant nombre de gens armés et de la commune avec elle; et la veis monter à cheval armée tout en blanc sauf la teste, une petite hache en sa main sur un grand coursier noir qui à huis de son logis se demenoit trés fort et ne souffroit qu'elle montast; et lors elle dit:" menés-le à la croix" qui estoit devant l'église auprés, au chemin. et lors monta sans ce qu'il se meust, comme s'il fust lié. et lors se tourna vers l'huis de l'église qui estoit bien prochain, et dit en assés voix de femme : " vous, les prestes et gens d'église, faites procession et priéres à Dieu". et lors se retourna à son chemin en disant:"tirés avant , tirés avant" son étendard ployé que portait un gracieux page et avoit sa hache petite en la main. et un sien frére qui est venu depuis huit jours, partoit aussy avec elle, tout armé en blanc...

et arriva ce lundy à Selles monseigneur le duc d'Alençon qui ha trés grosse compagnie et ay aujourdhuy gagné de luy à la paulme une convenance...

et dict l'en icy que monseigneur le connestable vient avec six cents hommes d'arme et quatre cents hommes de traict et que Jean de la Roche y vient aussy et que le roy n'eut piéça si grande compagnie que on espére estre i cy; ne oncques gens n'allérent de meilleure volonté en besongneque ils vont  a ceste. et doit ce jourd'huy icy arriver mon cousin de Rais et croist ma compagnie; et quoy que ce soit ce qu'il y est bien honneste et d'appareil, et y est le seigneur d'Argenton l'un des principaux gouverneurs qui m'a fait bien bon accueil et bonne chére; mais sz l'argent n'y en a-t-il point à la cour que si estroitement que pour le temps présent je n'y espére aucune rescousse ni soustenue. pour ce, vous madame ma mère qui avez mon sceau, n'espargniés point ma terre par vente ne par engage ou advisez plus convenable affaire; là où nos personnes sont a estre sauvés ou aussy par déffault abbaissés et par adventure en voie périr; car si nous ne fasismes ainsy, où qu'il n'y a point de soulde, nous demeurerons tous seul...

ce jourd'huy (8 juin) monseigneur d'Alençon, le bastard d'Orléans et Gaucour doivent partir de ce lieu de Selles et aller après la Pucelle. et avés fait bailler je ne scay quelles lettres à mon cousin de la Trimoille et seigneur de Trève par occasion desquelles le roy s'efforce de me vouloir retenir avecques luy jusques à ce le Pucelle ait esté devant les places anglesches d'environs Orléans où l'on va mettre le siége et est déjà l'artillerie pourveue ; et ne s'esmaye point la Pucelle qu'elle ne soit tantost avec le roy  disant que lorsqu'il prendra son chemin à tirer vers Reims que je irois avec luy ; jà Dieu veuille que je le face etque je le aille. et autant en dit à mon frère, et comme monseigneur d'Alençon, et que abandonné seroit celuy qui demeureroit. et pense que le roy ira ce jeudy d'icy (9 juin) pour s'y approcher plus prés de l'ost. et viennent gens de touttes part chacun jour. après vous ferez scavoir sitost qu'on aura aura aucune chose besoignée, ce qui aura esté executé. et espére l'on que, avant qu'il soit dix jours, la chose soit bien advencée de costé ou d'aultre. mais tous ont si bonne espérance en Dieu, que je croy qu'il nous aydera.

mes trés redoutées dames et mères, nous recommandons, mon frére et moy, à vous le plus humblement que pouvons et vous envoye des blancs signés de ma main, affin, si bon vous semble, du datte de ceste présente, escrire aucune chose du contenu cy-dedans à monseigneur le Duc que luy en escrivés ; car je ne luy escripts oncques puis ; et vous plaise aussy sommairement nous escrire de vos nouvelles ; et vous, madame ma mère, en quelle santé vous vous trouvés après les médecines qu'avés prises, car j'en suis à trés grand malaise. et vous envoie dessus ces présentes, minute de mon testament afin que vous mes mères m'advertissés et escrivés par les prochainement venans de ce bon vous semblera que y adjouste, et y pense encore de moy y adjouter entre deux; mais je n'ay encore eu que peu de loisir...

escript à Selles, ce mercredy huictième de juing. et ce vespres sont arrives icy monseigneur de Vendosme, monseigneur de Boussac et aultres. la hire s'est approché de l'ost et aussy on besongnera bientost. Dieu veille que ce soit à nostre desir!

vos humbles fils, Guy et André de Laval.

 

Extrait de : " Guide à Blois et aux châteaux des environs." Edition de 1854.

  En remontant le cour du Cher, on rencontre la ville de Selles. On n'y remarque guère qu'un pavillon en ruines, restes d'un château splendide, que Philippe de Béthune, frère de Sully avait fait construire et où il avait réuni avec une magnificence royale, les plus belles collections en marbres, toiles et livres. Toutes les fondations importantes de la ville sont dues aux bienfaits de la famille de Béthune. Selles n'est le centre d'autre industrie particulière importante que celle des vins du Cher. Elle renferme 4000 âmes.

 

 

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