Anecdotes

Extrait de "Au pays de Sologne ." Par Paul Besnard. Edition 1905.

   A Pascal Monet.           RESTE AU PAYS!

Cu qu't'as la têt', mon pouver'fi ?

Tu crés qu't'auras ben du profit

D'aller dans la grand'ville !

Tous ceux-là qui n'en sont si safs,

N'on dirait qu'i sont fous ou pafs

Et qu'leux çavelle a file !

Ah, grand berlaud! J'en ons tant vu

Du déplaisi qu'i n'nont évu 

 Qu'faut pourtant ben que j'grogne

De t'vouër t'arricander coum ça

Et d'pus voulouër demeurer à

Tour-en-Sologne.

Pardi oui, c'est chouett', ton Paris!

In'y fait purtout du temps gris

Qu'du soleil et dla leune.

 

                       Pas évident à lire et encore moins à écrire.

 

Extrait du" Le petit journal." du 22 avril 1864.

 

Pendant l'orage, qui a éclaté la semaine dernière, la foudre a failli tuer M. l'abbé Motière, curé de Tour-en-Sologne. Voici le récit de M. le curé:

   "Vendredi, vers une heure de l'après-midi, le ciel se couvrit tout à coup de nuages, et le bruit du tonnerre se faisait entendre au loin, dans la direction du nord. Le temps d'ailleurs était calme et rien n'indiquait qu'il y eût danger à se mettre en route.

   Je sortis donc de mon prébytère; mais je n'avais pas fait un kilomètre sur la route de Tour à Cour-Cheverny, que les détonations devinrent plus fortes et plus fréquentes. Quoiqu'il ne plut pas, par prudence, je me dirigeais vers l'habitation la plus rapprochée. Je n'euspas le temps de m'y rendre. Suivant le récit de plusieurs vignerons occupés à leurs travaux dans le voisinage, je disparus sous leurs yeux, au milieu des éclats de la foudre, dans un tourbillon qui leur a semblé s'élever à plus de 25 mètres.

  Durant ce temps, j'étais sous l'influence du fluide éléctrique qui m'environnait de toutes parts. J'éprouvais une violente douleur à la tête, j'avais la gorge serrée et je recevais dans les jambes une pierre qui me fit une légère blessure. Je voulais crier et j'étais muet, courrir et j'étais paralysé, regarder autour de moi et je n'y voyais plus.

  Je fus conduit au château de la Guillonnière où l'honorable famille Johanneau me prodigua les soins les plus empressés. Là j'appris que le domestique de la maison qui était à la fenêtre au moment du météore ( à 300 mètres de la route), avait été renversé dans sa chambre, et n'avais repris connaissance qu'au bout de 10 minutes.

  Lorsque j'eus recouvré l'usage de mes sens, je proposai à M. Jouanneau de m'accompagner sur le lieu où j'avais éprouvé la commotion éléctrique. Nous n'eûmes pas de peine à constater les effets extraordinaires produits par la foudre. A 10 mètre de l'endroit où j'avais été frappé, nous aperçumes dans une vigne la terre en désordre, des ceps noircis et arrachés. Le tonnerre y avait creusé une fosse d'un profondeur de 1 mètre à peu près. je me suis expliqué alors le coup que j'ai reçu. La pierre qui m'a frappé avait du être lancé par la foudre et était venue rouler à mes pieds avec d'autres débris.

  Le fond de la fosse était de couleur blanchâtre, et la terre exhalait une odeur sulfureuse très prononcée. Dans le bassin et sur les côtés, on apercevait plusieurs petits trous correspondant ensemble. . D'autres, dont on ne pouvait mesurer la profondeur, traçaient des lignes horizontales ou verticales, et chaque trou était revetu à l'interieur d'un duvet à peu près semblable à celui que l'on remarque, en hiver, sur les parois humides et salpêtrées.

  Comment ai-je été conservé ? Dieu le sait, et c'est à lui seul que je le dois."

Extrait de "Mémoires de la société des sciences et lettres de Loir-et-Cher." Edition 1902.

... Une fille de Tour-en-Solgne avait porté sa main armée d'une pierre à la bouche du curé de l'endroit en le frappant violemment: Le sang avait coulé dans la galerie de l'église et dans le cimetière. Le curé de tour supplia instamment M. Callaghan de confesser cette personne et de lui enjoindre la pénitence qu'elle devait faire. La coupable se rendit à Cour-Cheverny et là, M. Callaghan lui ordonna par écrit daté du 12 janvier 1651, de faire amende honorable à Dieu et à tous les paroissiens de Tour " se tenant à genoux trois dimanches consécutifs à la porte de ladite église et demandant pardon à Dieu et à tout le peuple entrant dans l'église".

    Le père de Brisacier critique cette façon d'agir, trouvant "qu'un prêtre privé n'a pas le pouvoir, sans commission spéciale, d'imposer une pénitence publique, prérogative réservée aux seuls prélats dont la juridiction passe jusqu'au tribunal exterieur". En cela il se trompait, car "ceux qui pêchent publiquement doivent être repris publiquement "... 

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