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a marque de saint Bienheuré s'imprime au cœur de Vendôme encore aujourd'hui. Pont, faubourg et rue portent encore son nom en hommage au fabuleux service qu'il rendit à la ville.
Bienheuré aurait vécu au IVe siècle. Né à Rome, il parcouru la Gaule afin de l'évangéliser. Arrivé à Nantes, il fut pris en charge par des bateliers qui l'amenèrent jusqu'à Vendôme. Les habitants étaient alors terrorisés par un effroyable dragon qui vivait dans une caverne. La bête était si énorme que sa queue ne quittait pas son abri lorsqu'elle allait boire dans le Loir, qu'elle asséchait à chaque fois, distant, selon les sources, de dix-huit à cent mètres. Bienheuré s'installa dans une grotte au-dessus de celle du monstre. Après avoir longuement jeûné et prié, il l'affronta et le terrassa promptement d'un seul coup de bâton.
D'autres témoignages firent état de la fuite du dragon à la seule vue du saint homme ou bien encore que Bienheuré aurait vaincu en étranglant la bête à l'aide de son chapelet. Sa victoire, figurant celle de la foi sur l'idolâtrie, ne changea point son humilité et il continua de vivre dans sa grotte jusqu'à sa mort et même au-delà puisqu'elle fut, temporairement, sa sépulture. En effet, au moment des invasions normandes, son corps fut mis en sécurité à Laon.
Georges et Bienheuré chasseurs de dragons
A cet emplacement, fut élevée la troisième église paroissiale de Vendôme. Au XVIIe siècle, les moines dotèrent cette église d'une relique : le bras de saint Bienheuré qui leur avait été offert par leurs homologues de Laon dès le XIIe siècle. Décidément, bien des points communs rapprochent saint Georges et saint Bienheuré !
Lundi, d'autres chasseurs de dragons : Julien et André.
pour blois
Jusqu'à la fin du XVIIIe, dans les villes de province, les marchés ont lieu en plein air. A Blois, suite à la démolition de l'église du Bourg Moyen en 1806, un premier marché couvert en bois apparaît en 1819, près de la fontaine Louis-XII. Ce concept permet de concentrer dans un espace restreint, vendeurs et acheteurs.
Mais l'arrivée de la révolution industrielle bouleverse les habitudes, rendant le site obsolète. Il est remplacé en 1896, par un bâtiment à colonnes de fonte. L'édifice doit son prestige au constructeur parisien Michelin (sans lien avec les pneus) et ses lignes modernes à l'architecte blésois, Renou. Son ossature métallique résistera aux bombardements de 1940. Les anciens blésois ont toujours en mémoire « la halle Louis-XII » vieillissante, bordée d'un terrain vague jonché de gravats, à l'actuel parking Vaissière. Dans une ambiance bruyante, grouillante, odorante et débordante de vie, on y trouvait volailles, viandes, poissons, tous les produits des quatre saisons et ces inimitables camelots au verbe haut. A la fin des années cinquante, le quartier en pleine mutation, se plie à la reconstruction.
La " nouvelle halle "
La halle Louis-XII disparaît en 1962, au profit de la « nouvelle halle » à l'angle de la rue des Jacobins et Anne-de-Bretagne. Structure massive sans âme, de la génération béton. Elle répond néanmoins aux réglementations en terme d'hygiène, ainsi qu'à l'implantation des détaillants. Ces commerçants, qui par ailleurs ont pignon sur rue dans une autre vitrine, ouvrent les jours de marché. Mais très vite, la nouvelle halle, aujourd'hui restaurant universitaire, se heurte à l'arrivée inéluctable de la grande distribution. Les ventes changent de mains, la fréquentation diminue. D'un air nostalgique, la nouvelle halle s'incline, baisse le rideau et met fin à deux siècles d'une autre époque commerciale.